JUIN
2001
Interview
(Etienne
et Laurence KONING)
Etienne et Laurence KONING
sont les heureux parents d'une petite S (un an et demi).
Etienne termine en ce moment son année probatoire (année
de stage) dans l'Église Évangélique Méthodiste
de Mulhouse, avant de partir faire ses études de théologie
(à la Faculté Libre de Théologie Évangélique
de Vaux-sur-Seine). Ils se sont aimablement prêtés
à une petite interview.
: Bonjour. Pouvez-vous dire à nos lecteurs d'où
vous venez?
Laurence :
Née en 1973 à Privas, j'ai suivi mes parents dans
leur ministère à Strasbourg (où nous étions
paroissiens à Sion), puis à Landersen (dont mes
parents ont été responsables pendant 12 ans);
Etienne :
Né en 1974, j'ai partagé mon enfance et mon
adolescence entre Guebwiller et Buhl (Haut-Rhin), entre la Ligue
pour la Lecture de la Bible et le Rimlishof: mon père
a travaillé à la Ligue pendant 35 ans.
MC : Et ensuite ?
Laurence :
Je suis montée en 1992 à Strasbourg pour mes études
(musicologie, sciences de l'éducation, et formation des
musiciens intervenants dans les écoles primaires). J'ai
fait partie de l'équipe de responsable des Clubs Bibliques
Lycéens (CBL) de la région.
Etienne :
Je suis arrivé à Strasbourg la même année
que Laurence, pour la même raison (anglais, puis Institut
Universitaire de Formation des Maîtres). C'est aussi là
que j'ai fait partie des responsables des CBL. C'est là
que nous nous sommes rencontrés.
Laurence et Etienne (LE) :
Notre premier engagement commun a donc été le CBL.
Il fut rapidement rejoint, dès 1993-94, par un projet
qui nous a beaucoup marqué : celui de "Vivre,
opéra rock". Initié par Michèle
VAYTET, qui a écrit la quasi totalité des textes,
ce spectacle musical devait, entre 1994 et 1997, encourager une
quarantaine de personnes à s'engager dans une évangélisation,
au fil des tournées et des concerts. Un grand souvenir
pour tout le monde. Notre engagement s'est aussi traduit par
un travail au sein du groupe de jeunes de Sion (avec Isabelle
BALZLI, puis avec Paul-Emmanuel et Sandrine MARQUES): cet engagement
nous a permis de nous rapprocher et de nous intégrer plus
facilement dans la paroisse de Sion, de laquelle nous avons fait
vraiment partie de 1997 à 2000. C'est aussi de cette paroisse
que nous avons reçu le premier encouragement "officiel"
à pousser plus loin notre désir de nous engager
dans un ministère à plein temps pour Dieu.
MC : Parlez-nous de votre appel.
LE : Il est d'abord le fruit d'un cheminement personnel
de chacun de nous. Longtemps avant de nous connaître, nous
avions dit au Seigneur notre volonté de le suivre et de
le servir, dans la mission qu'il choisirait pour nous. Sans être
tombés à terre, sans avoir vu une "grande
lumière" comme Paul, nous avons pu voir à
quel point l'appel de Dieu se fait aussi au travers de petits
engagements, de discrètes rencontres, d'encouragements
divers, de textes de la Parole. Toutes ces choses sont comme
des jalons sur notre chemin, qui viennent nous dire de la part
du Seigneur: "J'ai entendu ta volonté de me servir,
j'ai vu ta volonté d'être disponible".
Ainsi, notre appel ressemble plutôt à la prière
de Samuel, qui dit : "Parle, Seigneur, ton serviteur
écoute". Le "ton serviteur écoute"
s'est souvent traduit par une attente, un apprentissage de patience:
pour les études de théologie, cela ne devait pas
se faire avant le Bac, ni avant les études d'anglais,
ni même avant la formation IUFM. Il a fallu d'abord travailler.
Sur le moment, il est parfois difficile d'attendre. Mais quand
on se retourne, et qu'on regarde en arrière, on peut aisément
arriver à la conclusion que c'est aussi très formateur.
Ainsi, nous pouvons dire qu' "attente" n'a pas
pour synonyme "passivité", ni "doute",
mais plutôt "confiance" et "petits
engagements" ; dans ce sens, une phrase nous a marqués:
"Si tu te crois trop grand pour accomplir de petites
choses, c'est que tu es trop petit pour en accomplir des grandes".
En fait, il est très facile de se mettre, quelle que soit
sa situation, dans une attente qui n'est qu'une projection sur
un hypothétique avenir ou devenir. Nous aimerions toujours
plus apprendre à vivre avec cette certitude que, quel
que soit notre place, nous "sommes" le sel de
la terre. C'est un présent, pas un futur. Voilà
ce qu'est pour nous notre appel à ce jour.
MC : Comment vivez-vous cette année probatoire?
LE : Après la recommandation de l'Église
de départ (soit pour nous Sion, à Strasbourg),
le cursus normal dans l'Église Méthodiste est de
passer ensuite une année, dite "année probatoire",
dans une autre paroisse de l'union, afin de donner à "l'aspirant-pasteur"
une autre confirmation de son appel au ministère pastoral.
Cette année fut une mise en situation grandeur nature,
avec pour tuteur de stage le pasteur de la paroisse (soit pour
moi Bernard LEHMANN), et avec comme passages obligés un
encouragement au ministère pastoral qui doit être
voté par l'AG de l'Église, un entretien théologique
qui concerne la vie de John WESLEY, ses principaux choix théologiques,
mais aussi un partage sur deux ou trois points concernant certaines
vues et choix doctrinaux du stagiaire, ainsi que la production
écrite d'un message effectué en situation pendant
l'année.
Tout cela peut paraître,
de l'extérieur, assez pesant à vivre, mais nous
ne l'avons à aucun moment vécu ainsi. Ce système
est très bon, parce qu'il nous a donné les moyens
sérieux de recevoir une confirmation d'appel de la part
du Seigneur. C'est aussi un privilège que notre union
propose un stage "pré-études",
que bien d'autres unions nous envient !
De plus, nous nous somme retrouvés dans une paroisse,
Tabor, qui connaît une dynamique et un sens de l'accueil
exceptionnels. Chaque classe d'âge y est largement représentée,
et on s'y sent à l'aise. Ce qui fait aussi qu'on s'y sente
bien est sa capacité à évoluer, à
se remettre en question, à choisir des options tournées
vers l'ouverture, l'accueil, la mission locale de l'Église...
Elle sait ne pas se reposer sur ses lauriers, ne pas prendre
seulement ses repères dans le passé, mais bel et
bien dans la situation présente et future, pour en dégager
des besoins spécifiques. Je vais m'arrêter là
pour la présentation de Tabor, de peur de faire "gonfler
ses chevilles"!
Il reste que nous avons pu profiter au mieux de cette situation
très positive pour nous épanouir, progresser et
servir.
MC : Que
fais-tu, Etienne, dans la paroisse ?
Etienne (E) : J'ai pu découvrir bien des facettes
qui font la richesse du ministère : réunions de
prières, visites, études bibliques, prédications,
interventions diverses à la maison de retraite Bethesda
(prédication, visites, bricolages, etc.), catéchisme,
groupe de jeunes (de Tabor, et de l'union Groupe Travail
Jeunesse), groupe de louange, mini-camp à Landersen (au
mois de mai)...
Au fil de ces interventions, j'ai pu réinvestir les bagages
que j'ai reçus dans mon enfance (amour de la Bible), mon
adolescence (Clubs Bibliques Lycéens, animation biblique),
ou dans ma formation professionnelle (pédagogie, didactique,
etc.)
MC : Comment se passe la collaboration avec la famille
LEHMANN ?
Excellemment bien, d'ailleurs, l'autre vecteur qui a permis que
cette année soit très féconde est la présence
bienfaisante d'Élisabeth et Bernard LEHMANN, qui portent
ensemble, de fort belle manière, le ministère de
Bernard. Lors de notre réunion hebdomadaire avec Bernard,
faite de partage, de coordination des emplois du temps, de prières,
j'ai pu largement découvrir sa profondeur, sa richesse,
son énergie, sa solidité
spirituelle et théologique.
Nous avons appris - tout en arrivant très vite au constat
que nous ne fonctionnions pas toujours de la même manière
- comment nous compléter, comment aussi apprendre à
nous porter mutuellement, à nous apprécier pleinement
l'un l'autre pour un service commun, pour ce ministère
au sein de l'Église de Tabor.
Nous sommes reconnaissants au Seigneur pour tout ce qu'il nous
a donné cette année (et tout ce qu'il veut encore
nous y apporter !). Confirmés dans notre appel au ministère,
nous brûlons maintenant de nous lancer dans un approfondissement
de la Parole de Dieu pour les quatre années à venir.
Mes études de théologie ne vont pas commencer
l'année prochaine, elles vont juste se poursuivre !
Merci de nous accompagner dans la prière, nous en
avons besoin dans ce choix de vie, au service à plein
temps du Seigneur.
MC: Avec toute notre affection, Laurence, Sarah-Line et Etienne
KONING.
Propos recueillis
par Christian BURY
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