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MARS 2001

ENSEIGNEMENT

Souffrance et joie dans le Seigneur

Une jeune épouse, tout à la joie de donner naissance à son premier-né dans quelques jours, met les bouchées doubles pour finir de coudre les dernières couches qu'elle a préparées pour son arrivée. Elle regarde avec tendresse le berceau neuf fabriqué par son mari, celui-ci a bien pris soin d'arrondir tous les angles pour que le bébé ne se blesse pas.
Tout à coup, on frappe brutalement à la porte : "Tout le monde sur la place du village, vite ! tout de suite". Le même ordre est donné de maison en maison. La rue, le village est en effervescence.
Une fois que tous les habitants sont réunis, un ordre catégorique fige d'angoisse tous ceux qui sont là : "Vous avez une semaine pour vous rendre dans le village de vos ancêtres pour le grand recensement. On a bien dit: tout le monde, hommes, femmes, enfants, vieillards. Aucune excuse ne sera acceptée. Seuls les mourants pourront être dispensés."
Chacun y va de son commentaire: "Ils en ont de bonnes eux! pour toi, Simon, c'est facile, tu habites là où tu es né, ainsi que tous tes aïeux, tu n'as pas à bouger, mais moi, ma famille vient d'Eilat, sur les bords de la Mer Rouge: tu te rends compte? 8 jours pour faire Nazareth-Eilat à pied, avec toute la marmaille, le dernier n'a pas deux ans et le pépé, à son âge! ça va l'achever, ce voyage!"
Rentré à la maison, ce jeune couple prépare les bagages, juste le minimum, parce que l'âne aura déjà à porter la jeune femme. "Non, chérie, le berceau est trop lourd, tu penses, je l'ai fait en bois de cèdre pour qu'il dure longtemps! Jamais l'âne n'arrivera à le porter. Faisons confiance à Dieu pour le voyage."
Puis, c'est le départ, le lendemain matin. Quel exode sur les routes, ça se croise dans tous les sens. Et l'intendance, n'en parlons pas. Les deux tiers des aubergistes eux-mêmes ont dû boucler leur hôtel pour aller se faire recenser aussi. Le cours du pain est monté en flèche, quand au prix de la nuit dans les rares hôtels restés ouverts oblige beaucoup à préférer coucher dehors malgré le froid .
Nos deux jeunes époux sont dans la mêlée. Le jeune homme est assailli par l'angoisse; sa femme ne va-t-elle pas accoucher dans la rue, sans assistance? Vont-ils se faire dépouiller par des brigands en chemin? Pour eux, la saison est faste, ils n'ont jamais vu autant de gens sur les routes, ils n'ont que l'embarras du choix Seule la foi du mari lui permet d'obéir à un ordre aussi cruel : se rendre à Bethléem, ville de son ancêtre David, avec une femme sur le point d'accoucher.
Oui, nous sommes bien loin de la joie de Noël, loin de nos guirlandes et de nos jolies crèches sculptées, loin des chants des anges et des bergers, des offrandes des mages à ce petit enfant né dans un autre lieu que celui que sa mère avait prévu, à l'occasion de l'une de ces grandes pagailles organisées que l'homme sait imaginer pour tracasser son prochain. Quelle angoisse et quelles souffrances pour Marie et Joseph (que vous aurez bien sûr reconnus).
Et pourtant, cela était dans le plan de Dieu: Jésus devait naître à Bethléem, en conformité avec les prophéties, et il a fallu la tyrannie d'un empereur pour y arriver. Si Satan avait espéré faire mourir Marie en couches, et son enfant, sur le bord du chemin, c'était raté car le Seigneur veillait sur eux.
C'est pourquoi l'apôtre Pierre parle de notre régénération, de notre espérance, et de notre joie, "quoique maintenant, puisqu'il le faut, [nous soyons] attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de [notre] foi, plus précieuse que l'or périssable (cependant éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra, lui ...en qui [nous croyons] sans le voir encore, [nous] réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse, parce que [nous obtiendrons] le salut de [nos] âmes pour prix de [notre] foi" (1 Pierre 1.6-9). Et il nous invite à nous" [décharger] sur lui de tous [nos] soucis, car lui-même prend soin de [nous]", et à "[résister au diable] avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à [nos] frères dans le monde", car après que nous ayons souffert un peu de temps, Dieu lui-même" [nous]perfectionnera, [nous] affermira, [nous] fortifiera, [nous]rendra inébranlables" (1 Pierre 5.7, 9-11).
En effet, la souffrance fait partie de notre quotidien; certains d'entre nous sont peu atteints (gloire à Dieu), d'autres le sont beaucoup plus. Nous avons donc à la gérer. Comment allons-nous réagi?
En masochiste ? Certes non, l'Écriture n'y encourage pas. Elle ne nous appelle ni à aller au-devant des outrages et des persécutions, ni à la flagellation morale ou physique comme ont cru devoir le faire certains pénitents ou mystiques. Jésus a subi courageusement l'épreuve mais ne l'a jamais délibérément provoquée.
Non, l'Écriture nous invite à la confiance totale et absolue dans le Seigneur, sachant que celui-ci prend soin de nous. Sachons regarder beaucoup plus loin que notre souffrance actuelle, à la grâce de la supporter que le Seigneur nous accorde, en apportant un bon témoignage de patience dans l'épreuve autour de nous, et à la gloire future qu'il nous accordera à son retour.
A quoi comparer la souffrance?
Elle est comme une vague de l'océan:
- soit, on la brave, de face, en se révoltant: elle nous emporte, nous engloutit comme un fétu de paille, on en prend plein la tête, on boit la tasse ;
- soit, on plonge en-dessous, n'en retirant pas trop de désagrément, mais aussi aucun bénéfice, bref, on attend que ça passe, sans se poser de questions;
- soit, comme Job, on surfe dessus : on la suit, on la domine même, en osant poser des questions au Seigneur, les bonnes questions, celles qui vont nous faire progresser, comprendre ce que le Seigneur veut nous apprendre, en appliquant ensuite ce qu'il nous a appris. Il est surprenant de voir que Dieu ne reproche aucune de ses questions à Job, qu'il lui répond même. Job ne sera plus jamais comme avant: il a vu Dieu, est devenu un ami intime.
Une joie réelle peut surgir, et surgit effectivement, du terrain ingrat de la souffrance, quand elle est vécue sous le regard de Dieu, pour Dieu. C'est ainsi que Paul pourra dire: "Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous" (Philippiens 4.4).
Il a bien besoin de nous dire: je le répète, car la joie dans la souffrance ne nous est pas naturelle. Malgré l'obscurité relative qui accompagne toujours le temps de la souffrance, le croyant peut percevoir en Dieu plusieurs raisons de se réjouir, son intelligence peut être renouvelée dans ce sens.
Frères et soeurs, ne perdez pas courage! Dieu sait.

Joseline WAECHTER


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