Bien chers tous,
nous avons laissé plusieurs
mois s'écouler depuis notre dernière lettre
de nouvelles, mais nous avons eu l'occasion de reprendre
contact avec beaucoup d'entre vous durant ce laps de
temps.
La première et merveilleuse
nouvelle que nous voulons partager avec vous est la
naissance de Siméon le 21 juillet dernier. La
soeur de Céline avait eu un petit Victor la
veille, et c'est donc dans la même chambre à
la maternité que les deux soeurs se sont remises
à pouponner ! L'événement a fait
sensation dans la clinique. Les parents mais aussi les
grands-parents étaient comblés.
Prenons quelques lignes pour vous
présenter notre petit bonhomme. Il est le portrait
de son papa à ce que beaucoup disent, est plus
grand que la moyenne comme sa maman et est calme et
souriant la plupart du temps. Clara prend très
à coeur son nouveau rôle de grande soeur,
est très attentionnée et fait volontiers le
pitre pour obtenir quelques sourires
supplémentaires. Elle vient de souffler ses trois
bougies et a le désir de commencer l'école
car elle s'ennuie à la maison.
C'est début novembre que nous
avons repris le chemin du grand sud, tels les hirondelles
à l'approche de l'hiver. Depuis maintenant dix
jours nous sommes à Lubumbashi, en
République Démocratique du Congo et nous
pouvons vous livrer sans attendre nos premières
impressions. La paix dans le pays n'est toujours pas
rétablie. Il y a même eu l'instauration d'un
couvre feu sur Kinshasa la semaine dernière entre
21 heures et 6 heures. Le gouvernement en place
dirigé par Laurent Désiré Kabila
souhaiterait mettre un terme à ce conflit avant la
fin de ce siècle. Cela promet encore quelques
jours agités.
En ce qui nous concerne, nous avons
été accueillis chaleureusement à la
frontière et pouvons circuler en ville sans
tracasserie. Nous avons pu remettre à jour nos
papiers officiels très facilement. Le nombre des
familles missionnaires méthodistes a beaucoup
diminué. Sur plus de quinze familles, seules trois
sont présentes actuellement. Il n'y a plus de vols
possibles avec les petits avions. Suite à cela, la
mission en Suisse et l'évêque congolais ne
nous donnent pas le feu vert pour retourner vivre dans le
Nord. Éric fera les déplacements par train
pour visiter les différents projets dont il est
responsable. Céline et les enfants seront à
Lubumbashi où la famille s'installe pour au moins
un an. Nous habitons une très agréable
maison et avons même une voiture à notre
disposition.
Les gros problèmes actuels sont
:
- l'inflation et la flambée des
prix. Presque d'un jour à l'autre, les prix au
marché changent. Dans les magasins, les prix
peuvent être jusqu'à dix fois ceux de la
Zambie, à quelques kilomètres de là.
Les gens en ville souffrent de cette situation et n'ont
pas forcément de champs qui puissent les aider
dans cette période critique ;
- le manque d'argent liquide en
circulation. L'achat et la vente des devises
étrangères ont été interdits
le mois dernier et tous les bureaux de change sont
fermés. Il est très difficile de se
procurer suffisamment de francs congolais pour travailler
ou vivre correctement. Éric espérait
acheter du matériel pour ses projets mais jusque
là, il n'a pas pu obtenir tout l'argent qu'il
souhaitait. Les gens travaillant pour les
différents secteurs de L'Église ne sont pas
payés en temps voulu ;
- le manque de denrées
alimentaires et de carburant. Au cours du mois
passé, il a été difficile de trouver
dans les magasins des denrées de base tant les
étalages étaient vides. Certains magasins
ont fermé. Depuis que nous sommes là, cela
semble aller mieux mais les prix sont fous. Pour avoir du
carburant, les files d'attente sont impressionnantes. Les
taxis et les bus, seuls rares moyens de
déplacement, ne peuvent plus circuler
correctement. Toutes la population en subit les
conséquences ; rares sont les personnes qui
arrivent à l'heure au travail.
Pour ce qui est des jours à
venir, Éric va partir à Kamina . Le premier
objectif est de superviser les projets dont nous sommes
responsables. Pour Éric, il s'agit des projets de
développement de l'Église, c'est à
dire fermes agricoles, élevage de poulets. Il
essaiera de rencontrer l'infirmier chef du centre de
santé dont Céline est responsable. Le
deuxième objectif sera de rencontrer
l'administrateur congolais de l'hôpital de Kabongo.
Depuis un an et demi, date à laquelle tous les
expatriés ont dû évacuer à
cause de la guerre, cet homme s'est retrouvé
à la tête de très lourdes
responsabilités. Il avait déjà
souhaité rencontrer Éric pour lui parler de
ses difficultés mais cette rencontre n'avait pas
pu avoir lieu. Le troisième objectif sera de
participer au comité exécutif. Les
différents responsables des projets de
l'Église se retrouvent autour de
l'évêque pour planifier les budgets et
l'orientation des projets pour l'année à
venir.
La situation que nous vivons depuis
trois ans maintenant n'est pas des plus faciles. Sans
parler de l'instabilité et de la tension qui en
découle, nous ne parvenons pas à suivre ce
qui nous est confié aussi bien que nous le
voudrions. Pourtant nous voyons là un gros
avantage. Les congolais sont amenés à se
prendre totalement en charge pendant une période
donnée, puis nous pouvons faire le point avec eux,
tirer les leçons de ce qui n'a pas marché
et c'est à eux de continuer en espérant
faire mieux. Voilà une stratégie
pédagogique, pas forcément celle que nous
aurions choisie, mais celle que Dieu nous permet de
vivre.
On a demandé à
Éric de mettre sur pied un programme de recyclage
pastoral. Cinq personnes ont été
nommées à la dernière
conférence pour travailler avec lui à ce
projet. Les pasteurs sont sortis de la faculté de
théologie depuis bien des années pour
certains. Depuis, beaucoup n'ont eu que leur Bible pour
nourrir leur foi. Il est donc prévu de mettre en
place des séminaires qui ressourceraient,
édifieraient la foi de ces hommes et femmes, de
créer des bibliothèques et de donner
à chacun quelques livres de théologie. Les
grandes difficultés sont les problèmes de
déplacement, pour faire venir les pasteurs ou pour
aller à eux, mais aussi pour trouver des
enseignants avec une foi vivante et orthodoxe qui aient
à coeur ce travail. Nous voulons remettre ce
projet tout particulièrement à vos
prières.
Enfin, nous voulons vous faire
remarquer que notre adresse a changé. Veuillez
noter la nouvelle pour nous écrire à
l'occasion :
U. M.C.
Éric et Céline
IMMER
P.O.Box 20219
KITWE / ZAMBIA
Notre adresse E-mail n'a pas
changé : <ECImmer@maf.org>
Il s'agit d'un système un peu archaïque qui
n'accepte que les textes bruts et aucune autre
fioriture!
Nous vous envoyons toutes nos
affectueuses salutations.
Eric, Céline, Clara
et Siméon