JUIN
2003
MEDITATION
MESSAGE RECU
Communiquer est un art difficile. Nous
ne sommes jamais sûrs de dire les bonnes choses au bon
moment, de manière à rejoindre notre interlocuteur
dans ses préoccupations. On peut parler pour ne rien dire
ou entendre sans écouter. Et ceci quel que soit le mode
de communication choisi. Nous nous sentons aussi démunis
face aux problèmes du monde et de notre prochain : qui
sommes-nous pour dire une parole sage et intelligente ?
Les contre-exemples ne manquent pas : nous sommes quotidiennement
matraqués par des messages publicitaires ou idéologiques
visant à nous imposer nos choix de vie ou de pensée,
nous sommes manipulés par une information truquée
et trompeuse visant à nous présenter le monde et
la société tels que certains les désirent
(la guerre en Irak n'en est que l'exemple le plus récent),
nous butons devant l'autoritarisme de ceux qui nous commandent
(c'est vrai aussi au sein de nos propres familles).
Des aspects essentiels
qui nous tiennent à coeur
Et pourtant, il y a dans nos vies
des aspects essentiels qui nous tiennent à coeur, nous
motivent et font notre bonheur, dont nous aimerions pouvoir rayonner
pour que d'autres les partagent et en profitent avec nous en
toute liberté et authenticité: il s'agit par exemple
de l'amour et la présence de Dieu dans nos vies.
Ce n'est pas nouveau
!
Cette difficulté n'est pas
nouvelle. Déjà dans les tout premiers temps du
christianisme, encore du vivant des disciples de Jésus,
s'est posé le problème de transmettre le message
de l'Évangile d'une manière pertinente et adéquate.
L'écueil était double : les disciples allaient-ils
oser? Leurs interlocuteurs les écouteraient-ils?
Les disciples de Jésus n'ont rien pu faire face au complot
fomenté contre leur Maître, ils n'ont pu lutter
contre l'opportunisme politique des uns («il vaut mieux
qu'un seul homme meure pour le peuple») et la mauvaise
foi des autres («quelques-uns se levèrent pour
donner un faux témoignage contre lui»). Après
la mort de leur Seigneur, ils sont restés comme anéantis.
Et même après avoir reçu l'extraordinaire
nouvelle de la résurrection de Jésus (pensez: la
mort est bafouée, vaincue, c'est la vie qui l'emporte,
pour toujours !), ils se cachent : ils ont peur, peur de tout:
des autres, d'eux-mêmes, du message dont ils sont porteurs.
Nous sommes au stade zéro de la communication.
Dieu nous apporte
son aide
Alors Dieu va les aider, il va
faire en sorte que son message soit annoncé, qu'il rejoigne
les hommes et les femmes auxquels il est destiné. Pour
cela Dieu va se servir de ses porte-parole humains, il ne va
rien chercher d'extraordinaire. Mais un certain jour de Pentecôte,
il va leur donner sa force, celle du Saint-Esprit.
Celle-ci va leur permettre de sortir d'eux-mêmes
et de la maison où ils se terraient, pour aller s'adresser
à tout homme, toute femme: désormais tous les entendent
annoncer dans leur langue les merveilles de Dieu. L'Esprit est
celui qui permet de s'adresser à chacun dans son originalité,
de le rejoindre là où il se trouve. Ce n'est pas
un message passe-partout mais une réalité qui nous
touche personnellement.
Par ailleurs il s'agit d'annoncer les merveilles de Dieu, tout
ce que celui-ci, dans l'histoire du peuple d'Israël et par-dessus
tout en Jésus, a fait de bon pour les hommes qu'il aime
comme ses enfants. Il ne s'agit ni de dominer, ni de manipuler,
mais de se laisser rejoindre par la Bonne Nouvelle de l'Évangile.
L'événement de la Pentecôte a secoué
ceux qui en furent les témoins, il ne les a pas immédiatement
convaincus : «ils étaient tous déconcertés
et dans leur perplexité ils se disaient les uns aux autres:
"Qu'est-ce que cela veut dire?"» D'autres
s'esclaffaient : «ils sont pleins de vin doux.»
Le message rencontre des résistances Il faudra le discours
de Pierre pour que certains (pas tous, malheureusement) soient
touchés au plus profond de leur coeur et se convertissent.
Une communication
réussie
Ce jour-là fut celui du
miracle d'une communication réussie: trois mille personnes
environ reçurent le message de l'Évangile et en
firent le moteur de leur vie.
Ce miracle se reproduit chaque jour lorsque des êtres humains
apprennent à s'écouter, à rouvrir un dialogue
rompu, à partager ce qui fait l'essence de leur vie et
leur foi. A ce propos, saviez-vous que «S'écouter
pour se comprendre» est le thème qui a été
choisi cette année en Suisse pour la campagne annuelle
de Pain pour le prochain & Action de carême (oeuvres
d'entraide, de mission et de développement)? Alors, que
l'Esprit de Pentecôte souffle sur nos coeurs et nos esprits
et fasse de nous les témoins authentiques et respectueux
du Christ vivant.
Christine ROUX, Genève, pasteure
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