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MARS
2003
MEDITATION
Gédéon,
un homme qui nous ressemble
Juges 6.1-16
La situation du monde dans lequel nous
vivons ne ressemble-t-elle pas à la situation anarchique
que subissaient les israélites au temps des juges : guerre,
famine, idolâtrie, abus en tout genre ?
La Bible nous dit que «les israélites firent
ce qui est mal aux yeux de l'Éternel.». Le peuple
de Dieu n'était plus le peuple glorieux du temps de Josué
: en ce temps-là, les murailles tombaient sous leur yeux,
l'ennemi tremblait et était vaincu Et le peuple suivait
l'Éternel comme un seul homme. Ici, Madian, Amalec et
les bédouins de l'orient, fondaient sur le peuple hébreu
comme des sauterelles. Ils détruisaient et volaient les
récoltes et les animaux d'Israël. Le peuple était
affamé et réduit à battre le froment l'arme
à la main. Israël était au fond du gouffre
et ne voyait plus le ciel. La dépression du peuple était
visible : il se refermait sur lui-même, il avait de mauvaises
pensées, il ne parlait plus à Dieu, il ne parlait
plus aux autres, c'était chacun pour soi, il ne voulait
voir personne, ne parler à personne. Israël voulait
se débrouiller tout seul, il n'avait besoin de personne.
Il se croyait seul au monde, seul à souffrir Du fond de
leur détresse, les Israélites crièrent
à l'Éternel». Par un prophète,
Dieu rappela à son peuple la délivrance qu'il avait
accomplie en Égypte. L'Éternel leur rappela ses
promesses et leur fit des reproches: «Mais vous n'avez
pas écouté ma voix!» Aujourd'hui encore,
l'idolâtrie nous aveugle et nous rend sourds. Gédéon
était dans la même situation spirituelle que le
reste du peuple, peut-être même davantage en colère
contre Dieu.
Malgré l'infidélité du peuple et parce qu'il
a crié à l'Éternel, Dieu a choisi un chef
pour mener la bataille, Gédéon, le plus jeune de
sa famille (comme David), du clan le plus pauvre, de la tribu
la plus petite, la demi-tribu de Manassé. L'Éternel
a appelé Gédéon à le servir. Mais
Gédéon resta sourd à la voix de Dieu: il
pallia au plus pressé, il tremblait de peur mais essaya
de sauver sa famille par ses propres moyens. Le «vaillant
héros» n'était pas sur le champ de bataille.
Gédéon était rempli de haine, comme les
autres Il fit des reproches à cet homme qui lui parlait.
Gédéon réagit à chaud. «Si
l'Éternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il
arrivé ? Maintenant, Dieu nous abandonne», pensait-il.
Gédéon n'avait plus d'espérance, il ne croyait
plus ses parents (les parents «radotent»,
c'est bien connu). Pour Gédéon, ce Dieu n'existait
pas. Gédéon regardait les circonstances de la vie,
ce qu'il voyait de ses yeux: il marchait par la vue et non par
la foi.
Ce «Dieu qui n'existe pas»
était pourtant à côté de lui et il
l'appelait. Nous avons quelquefois le sentiment que Dieu n'est
pas là, qu'il nous abandonne, qu'il ne nous aime pas,
qu'il se moque de notre situation personnelle, qu'il ne se préoccupe
pas de nous. Dieu est prêt à intervenir dans nos
vies et il veut faire appel à nous ! Pendant que nous
«râlons après Dieu» pour une
raison ou pour une autre, Dieu est à côté
de nous et veut nous parler. Quelle voix écoutons-nous
en ce moment? La voix qui nous dit : «Débrouille-toi
tout seul, Dieu ne t'aidera pas. Dieu ne t'aime pas, il ne s'occupe
pas de toi, les autres ne t'aiment pas, ne les aime pas non plus.»
Ces pensées mensongères ne viennent pas de Dieu
mais de l'ennemi. Cet ennemi, incarné par Madian et compagnie,
ne fait pas de cadeaux. Ce texte illustre la méchanceté
de l'ennemi et la méchanceté des hommes dans ce
monde. Gédéon avait une vue humaine, étroite
de sa situation. Malgré la situation générale
de Gédéon, l'Éternel l'appela et l'envoya.
Tu veux faire quelque chose pour ton peuple, tu veux faire quelque
chose pour ton Église? Alors agis: «Va avec la
force que tu as et tu sauveras Israël de la main de Madian».
Ne te lamente pas sur ton sort, comme Gédéon, mais
va, lève-toi ! Dieu appelle encore aujourd'hui des hommes
et des femmes à le servir bien qu'il déplore la
situation, «La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers».
L'Éternel appela, envoya et fit une promesse à
Gédéon : la promesse de la victoire.
C'est encore vrai aujourd'hui !
Vivian BENEZET
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