MARS
2002
Visage du
Christ, visages d'Eglise
Week-end de réflexion
et d'approfondissement du district francophone à Landersen
, 25-27 janvier 2002

Quelques-uns des participants.
Quels sont les aspects du visage
du Christ révélés aux premiers disciples
et qui nous impressionnent encore au XXIe siècle?
Quel est le visage que présente à nos contemporains
l'EEM ou notre Église locale ? Ces visages sont-ils des
reflets fidèles de celui du Christ ?
C'est sur ce thème que 25 représentants de nos
Églises de Suisse et de France ont réfléchi
à Landersen où hurlait un vent violent, mais où
l'on percevait aussi le souffle de l'Esprit.
Urs ESCHBACH a attiré l'attention sur le visage de
Jésus qui regarde et qui voit, qui suscite courage
et
joie,
un visage humble et doux, mais aussi capable d'exprimer l'indignation,
un visage souffrant, mais aussi
triomphant.
Selon les époques, les artistes chrétiens ont privilégié
certaines représentations du Christ, comme l'a montré
Daniel HUSSER, à l'aide notamment des mosaïques de
Ravenne: jusqu'au Ve siècle, des symboles puis un Christ
glorieux et triomphant et, à partir du VIe s., prédominance
d'un Christ souffrant, accompagné de signes de sa victoire
et de son règne.
Avec René LAMEY et Madeleine BAEHLER, la réflexion
par groupes s'est dirigée vers le visage de nos Églises.
Comment voyons-nous notre Église locale? Comment pensons-nous
que ceux de "l'extérieur" la voient ?
Présente-t-elle de façon équilibrée
les 5 aspects suivants: une Église samaritaine, une Église
foyer, une Église sanctuaire, une Église missionnaire,
une Église prophétique?
D. HUSSER a montré combien ces 5 aspects étaient
présents dans les débuts du mouvement méthodiste,
comment il a évolué vers une Église de plus
en plus structurée, passant de la renommée de secte
à une "respectabilité" reconnue,
avec ses avantages et ses risques. Le rôle de "pont"
entre le protestantisme traditionnel et les Églises évangéliques
est réel, utile et souvent apprécié, mais
non exempt de tensions internes. L'essentiel est de toujours
à nouveau revenir à la source: refléter
dans toute sa plénitude le visage du Christ.
En prenant modèle sur les lettres aux sept Églises
de l'Apocalypse, les participants ont été invités
à écrire une lettre d'exhortation à leur
communauté d'origine. Le week-end s'est achevé
par un culte de sainte cène, après un temps d'intercession
pour nos Églises et oeuvres en Europe, en Afrique, en
Amérique et en Asie.
Daniel HUSSER
Ce qu'on regarde toujours en
premier chez une personne, c'est son visage. Quand on arrive
dans une Église, on regarde aussi d'abord son "visage"
(bâtiment, décoration, style de culte, etc.). Ce
" visage " ne devrait-il pas d'abord être un
prolongement de celui du Christ?
Le visage de Jésus est un visage resplendissant de joie.
Cette joie, l'ange qui est apparu aux bergers la proclamait déjà.
Jésus est la source de toute joie.
Le visage de Jésus est aussi le visage qui me regarde
et me voit. Déjà dans l'Ancien Testament, Agar
(l'esclave de Saraï, la femme d'Abram) a appelé Dieu
"El Roï", ce qui signifie "le Dieu
qui me voit": elle était toute seule dans le
désert, mais elle a ressenti que Dieu la voyait, Jésus
voit chacun de nous dans ce qu'il vit. Les exemples sont nombreux
aussi dans le Nouveau Testament, mais on peut citer Jésus
qui voit Nathanaël et remarque tout de suite qui il est
vraiment (Jn 1.45-49). (1)
Le visage du Christ nous redonne courage et énergie. Par
exemple, quand Jésus voit la foi des quatre amis du paralytique,
il dit à ce dernier: "Prends courage, mon enfant,
tes péchés te sont pardonnés" (Mt
9.2). Jésus nous exhorte à prendre courage dans
ce monde qu'il a vaincu. (2)
Le visage de Jésus est aussi doux et humble. L'humilité
de Jésus est déjà manifestée par
sa naissance à Bethléhem et par toute sa vie ensuite:
lui, le vrai homme, l'homme comme Dieu l'a voulu dès le
commencement, a accepté de prendre la condition de serviteur
et de vivre dans l'humilité. (3)
Le visage de Jésus est enfin un visage souffrant, comme
le montre le combat à Gethsémané (Lc 22.39-44)
ou la mort sur la croix, abandonné de Dieu (Lc 15.34).
Mais surtout, le visage de Jésus est le visage triomphant
du vainqueur qui nous appelle à le suivre, à le
servir. (4) Marchons à la suite de Jésus et le
monde verra le visage de Jésus en nous regardant.
C'était un week-end fort intéressant, pourquoi
ne pas y venir l'an prochain?
Pour aller plus loin :
(1) Lc 5.25, Mt 9.35-36, Mt 14.14, Lc 19.41-42, Lc 15.20.
(2) Mc 6.50, Mc 10.49, Jn 16.33.
(3) Mt 11.28-29, Mc 10.45, Phil 2.5-10, Mt 3.13-15.
(4) Jn 20.19-22, Jn 21.15-18, Mt 28.16-20.
Christian BURY
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