MÉDITATION
Nous qui avons cru, nous
entrons dans le repos de Dieu
(Héb 4.3)
L'année de la Bible est derrière nous, sans
doute que beaucoup de bonnes choses au regard du royaume de Dieu
ont été dites et faites. L'effort a été
fait, on est descendu dans l'arène, ça n'a pas
été facile! Désormais peut-être, pour
certains, la vie va reprendre un cours plus normal, cultes, réunions,
etc. Le rythme habituel, selon lequel il faut bien le dire nous
sommes souvent consommateurs, sans que cela soit nécessairement
péjoratif.
L'année nouvelle est déjà bien entamée
et ma réflexion, mon interrogation, se porte sur ce qui
fera la spécificité de cette année. Faut-il
un nouveau slogan, une nouvelle accroche pour nous mobiliser,
ou le temps du repos est-il arrivé?
Certains trouveront « qu'on n'en fait jamais trop!»
D'autres sont fatigués de courir ou de se disperser, alors
ils aspirent au repos sans être certains d'ailleurs qu'ils
y parviendront un jour.
Certains diront que nous sommes victimes du rythme effréné
de notre vie, qui nous pousse à faire toujours plus sans
jamais être comblés ni satisfaits.
Je ne sais où vous vous situez - il n'est pas important
que je le sache. Par contre ce que je sais c'est que nous avons
tous besoin d'entrer dans le repos de Dieu. Le repos auquel j'aspire
après une journée d'agitation et de travail est
sans doute légitime et nécessaire et n'a pas grand-chose
à voir avec le repos de Dieu! Sauf que les interactions
existent et qu'une «vie de fou» peut altérer
notre relation avec Dieu et qu'une relation équilibrée,
régulière, intime avec le Seigneur influence notre
quotidien.
Quel que soit notre tempérament, actif ou contemplatif,
quelle que soit notre assemblée, qu'elle ait un programme
surabondant ou des activités qui ronronnent, nous avons
besoin d'entrer dans le repos de Dieu car tout est accompli,
depuis la nuit de Noël, le matin de Pâques, la Pentecôte.
La base est jetée, les fondements sont posés, l'essentiel
est fait, nous pouvons nous reposer sur l'oeuvre accomplie par
Christ. Nous sommes à la fin de l'histoire, Christ revient
bientôt y mettre un terme glorieux.
Alors que nous reste-t-il à faire?
Rien et tout ! Tout est accompli, sauf que moi je ne suis
pas accompli et mon plein accomplissement ne se fera «qu'en
Christ». Il y a un décalage entre ce que je
suis déjà par la foi et ce que je dois encore
atteindre en accomplissant ce pour quoi j'ai été
créé puis sauvé. Déjà et pas
encore ! Cette tension entre «déjà sauvé
par grâce» et «pas encore au paradis»
est créatrice, cette tension qui va du repos de la foi
en Christ à la démonstration de la foi par les
oeuvres qui sont concoctées d'avance, adaptées
à chacune de nos personnalités.
Comment pouvons-nous vivre cette tension? En devenant nous-mêmes,
en entrant dans le projet de Dieu qui veut que nous devenions
nous-mêmes des êtres à son image, c'est-à-dire
humains et aimants. Car si l'essentiel de Dieu se résume
par «Dieu est Amour», ce qui nous reste à
faire c'est d'aimer en tant que croyants, en tant qu'Église,
aimer, aimer toujours et encore. Voilà un programme personnel
et communautaire que je trouve à chaque page du Nouveau
Testament, aimer Dieu et son prochain et c'est finalement cela
l'évangélisation.
Daniel OSSWALD
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