L'Europe à la fête
: L'élargissement à 25 de l'Union Européenne
(UE)
Dans une optique méthodiste
Le 1er mai 2004 est « un jour historique pour
l'Europe » aux dires de Colin RIDE, secrétaire pour
les questions européennes au sein de l'Église méthodiste
britannique, car l'Europe est passée ce jour-là
de 15 à 25 états. «Nous accueillons chaleureusement
les nouveaux pays au sein de l'UE», a-t-il déclaré.
«Nous prions pour leur intégration en douceur
et espérons que l'Europe en sortira renforcée».
«L'UE doit être, par-dessus tout, une communauté
de valeurs travaillant à la défense de la paix
et de la sécurité. Bien plus qu'une instance politique
et économique, elle est une plate-forme permettant aux
habitants des pays européens de collaborer ensemble. C'est
la meilleure des manières de promouvoir la paix, l'unité,
le respect et la compréhension mutuels», a-t-il
dit.
Pour l'Église méthodiste, l'Europe dépasse
les frontières de l'UE, dans le sens où elle inclut
la Russie ainsi que d'autres pays encore en dehors de la zone.
Le conseil méthodiste européen a été
fondé en 1993 pour coordonner le méthodisme à
travers l'Europe, développer le partage des ressources
et travailler avec divers partenaires oecuméniques dans
la mission chrétienne. C'est, déclare RIDE, «
en quelque sorte une parabole qui traduit concrètement
ce que peuvent être les relations européennes, un
modèle de collaboration entre habitants européens,
comment on peut apprendre les uns des autres et travailler ensemble
à des objectifs communs ». Les Églises
méthodistes en Europe ont réalisé une oeuvre
significative dans des pays extérieurs à l'UE.
«Toutes les Églises méthodistes en Europe
sont des Églises minoritaires et pour certaines d'entre
elles se développer et défendre leurs valeurs ne
va pas de soi mais représente une vraie bataille, en particulier
pour celles qui vivent et travaillent dans des sociétés
postcommunistes. Certaines de ces Églises plus petites,
comme l'Église Évangélique Méthodiste
en Russie ou dans les Balkans, s'engagent dans la réalisation
de programmes visant en particulier les plus vulnérables
de la société comme les Roms», a dit
Colin RIDE. «La famille méthodiste à travers
l'Europe peut s'inspirer de leur engagement et apprendre les
uns des autres dans le domaine missionnaire».
Dans l'optique de la KEK
L'UE élargie à 25 membres doit être
un espace « où grands et petits ont également
voix au chapitre, une Europe qui met au coeur de son projet la
justice sociale, une Europe qui ne renie pas ses racines»,
a déclaré le nouveau président de la Conférence
des Églises Européennes (KEK), le pasteur Jean-Arnold
de CLERMONT au cours d'un service oecuménique à
Bruxelles à la veille de l'entrée de 10 nouveaux
pays membres au sein de l'UE.
Il a prêché sur un texte du prophète Michée
: «Agir avec équité, aimer la fidélité,
marcher modestement avec Dieu». «Agir avec équité»,
dit-il, «c'est effectivement parler d'une Europe qui
se construit à 25 et où grands et petits ont également
voix au chapitre, d'une Europe qui met au coeur de son projet
la justice sociale, l'accueil des immigrés et des demandeurs
d'asile, d'une Europe qui lutte de toutes ses forces contre la
pauvreté ».
«Aimer la fidélité, c'est effectivement
parler d'une Europe qui ne renie pas ses racines. D'une Europe
qui a puisé aux sources des spiritualités juive
et chrétienne les valeurs sur lesquelles elle s'est construite.
D'une Europe qui se souvient qu'elle a sombré dans l'horreur
de la shoah, lorsqu'elle a renié ses fondements spirituels
et le regard que Dieu lui avait donné sur chaque personne
humaine comme objet de son amour ».
A la suite du rassemblement oecuménique
de Stuttgart (6 mai)
Une rencontre oecuménique, qui a regroupé
dès le 6 mai à Stuttgart, en Allemagne, plus de
2000 responsables venant de plus de 150 mouvements chrétiens
afin de « donner une âme à la construction
de la nouvelle Europe », s'est achevée samedi
8 mai en présence de plus de 10 000 personnes dont le
président de la commission européenne, l'Italien
Romano PRODI.
Au terme de la manifestation, les représentants des quelque
150 à 200 mouvements présents à Stuttgart
ont publié un texte final, fruit de leurs travaux, sous
la forme d'un « manifeste » en neuf points
pour la future Europe.
Dans son message, Romano PRODI a notamment estimé que
l'histoire de l'Europe ne pouvait pas se comprendre en dehors
du christianisme. Il a appelé les manifestants à
utiliser toutes leurs ressources et leur créativité
pour que cette Europe ne devienne pas une forteresse mais trouve
sa réelle identité affermisse sa vocation de par
le monde en s'engageant en faveur de la paix et de la justice.
A propos des événements au Moyen-Orient et notamment
en Irak, il a relevé - sans citer nommément les
USA - que la réponse au terrorisme ne saurait être
la guerre, qui ne fait qu'attiser le terrorisme ! Le terrorisme
se règle par un accroissement de la démocratie
et par la fermeté des institutions capables de drainer
la haine résiduelle, qui cause le développement
du terrorisme. L'important est de ne pas donner du terreau au
terrorisme.
A travers leur foi, les chrétiens ont une réponse
décisive à donner à leurs contemporains
gagnés par la peur devant la montée du terrorisme.
Une première que ce rassemblement de communautés
et de fraternités chrétiennes aussi différentes
pour la meilleure cause, au service de la construction européenne,
aux côtés de tous ceux qui y contribuent aujourd'hui
!
«Et le monde saura que vous êtes mes disciples
si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jean
13.35).
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Jean-Philippe WAECHTER
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