OCTOBRE
2002
MEDITATION
Seigneur, mon
Dieu
Je te rendrai grâces toujours.
Psaume 30.13
La gratitude
La gratitude envers Dieu
est présente tout au long de l'Écriture, pour signifier
son importance dans la vie du croyant. Plusieurs termes sont
utilisés (action de grâces, rendre grâces,
reconnaissance, contentement, remerciement,
bénir, etc.) et même s'ils ont leurs particularités,
ils indiquent tous la même attitude : le croyant
sait remercier son Dieu. D'ailleurs ses contraires, le murmure,
l'inquiétude, le mécontentement, l'oubli, l'ingratitude,
inhérents au peuple d'Israël, nous sont donnés
en mauvais exemple (cf. 1 Co 10.10).
Dans le N.T., la gratitude est couplée avec la joie
ou la prière (Ph 4.4-7 ; Col 1.3 ;
4.2 ; 1 Th 1.2 ; 3.9 ; 5.16-18 ;
1 Tm 2.1). Elle manifeste concrètement la présence
et l'action de l'Esprit Saint dans la vie du croyant (Ep 5.18-21).
Jésus a rendu grâces à de multiples occasions,
surtout au début du repas pascal (Mt 15.36 ;
26.27 ; Jn 11.41), ce qui a donné le nom d'eucharistie
à la sainte cène (eucharistéô
= rendre grâces, en grec).
En toute circonstance,
rendez grâces ;
car telle est
à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ (1 Th 5.18).
Dans ce concert de textes bibliques, je voudrais citer la première
épître aux Thessaloniciens. Elle est le premier
écrit adressé à des chrétiens. Elle
ne contient aucune polémique ni doctrinale, ni personnelle.
Bien au contraire, elle est une épître sereine.
C'est l'essentiel de la vie chrétienne qui est
transmis à des lecteurs qui viennent de se détourner
des idoles. Elle décrit l'essentiel du comportement chrétien
en milieu ecclésial ou hostile. En cela, elle nous est
précieuse.
Ce que Dieu veut
D'abord, dans ce premier écrit
chrétien, la même expression de la volonté
divine revient à deux reprises : ce que Dieu veut
pour vous La gratitude (5.18) et la sanctification
(4.3) font partie intégrante de la vie de ceux qui se
sont tournés vers le Dieu vivant. Il n'y a aucun doute
là-dessus : la force et la concision des mots doivent
nous faire réagir : de même que la gratitude
est conforme à la volonté de Dieu, de même
le mécontentement indique l'absence de l'Esprit Saint
(cf. Ph 4.11 ; 1 Tm 6.6)!
Une qualité
de vie
Ensuite, la gratitude décrit
une qualité de vie et non un acte ponctuel, isolé
ou rare. Les termes toujours, sans cesse, en
toute circonstance (1 Th 5.16-18, Bible «
à la colombe »), pour tout (Ep 5.20,
Bible « à la colombe »), en toutes choses
(Ph 4.6, Bible à la colombe) marquent cette constance.
Et c'est ce combat-là qui est peut-être le plus
dérangeant pour nous chrétiens occidentaux des
temps modernes. Nous savons être reconnaissants pour des
situations au profit immédiat (profit spirituel, matériel
ou curatif). Qu'en est-il pour des circonstances dont le bénéfice
tarde à venir ou est inexistant ?
Une précision importante s'impose : Ephésiens
5.20 souligne aussi la gratitude dans ce que nous vivons
ou ce que nous sommes, hors le péché et le mal
: la gratitude dans le nom du Seigneur, c'est le remercier
dans la mesure où nous pouvons inclure son nom.
Or le nom du Seigneur ne s'associe ni avec le péché,
ni avec le mal
Notre conduite
de vie
Cela dit, la conduite de vie
du croyant ne repose pas sur un système de codifications
(cf. Col 2.21), mais plutôt sur l'amour pour son
Seigneur qui le pousse à l'imiter (Col 3.17).
Ainsi, le disciple du Christ dans son quotidien et face
à son quotidien pourra se demander :
- Puis-je m'engager dans ce chemin-là tout en respectant
le témoignage chrétien ?
- Puis-je défendre ces idées tout en servant mon
Seigneur ?
- Puis-je manifester de la gratitude tout en honorant mon Seigneur ?
Pour sûr la reconnaissance prend sa source dans le fait
que Dieu est vivant. Est-il possible d'être reconnaissant
envers un Dieu qui ne vit pas ou qui agonise ? Si oui, il
s'agirait à nouveau d'une idole ! Les Thessaloniciens
se sont tournés vers le Dieu vivant et véritable.
Oui, notre Dieu est bel et bien vivant : il parle, il agit,
il se fait connaître il entoure les siens de sa grâce.
Le dire et le reconnaître, c'est vivre la reconnaissance !
Grégoire CHAHINIAN
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