A l'occasion de la sortie de son nouveau livre «
La Bible pour les nuls », Éric DENIMAL a répondu
aux questions posées par Nicolas CIARAPICA, webmaster
de www.voxdei.org.
Nicolas CIARAPICA (NC) :
Le 10 mars est sorti dans 3800 librairies non-chrétiennes
un livre intitulé « La Bible pour les Nuls »...
Qui est à l'origine de ce projet ?
Éric DENIMAL (ED) :
J'avais une idée en tête depuis longtemps, suite
à la question souvent posée : pourquoi les ouvrages
évangéliques ne sortent-ils jamais que dans des
maisons d'éditions évangéliques, avec une
diffusion relativement restreinte puisque seulement dans les
circuits du même nom. Alors que Stéphane LAUZET
(Secrétaire Général de l'Alliance Évangélique
Française) et moi discutions en 2002 de l'action idéale
pour l'Année de la Bible (2003), je lui ai dit : en fait,
il faudrait un livre intitulé la « Bible pour les
Nuls » disponible dans toutes les librairies et donc publié
par une maison non confessionnelle. Stéphane m'a dit :
« Écris-le ce livre ! » C'était un
peu la boutade ! Et de fait, quelques jours plus tard, par curiosité,
j'ai visité de site de l'éditeur de la collection
« Pour les Nuls ». Et là, je me suis dit :
« Propose-leur l'idée. » C'est ce que j'ai
fait. Ma surprise a été de recevoir rapidement
un appel téléphonique de l'éditeur qui a
manifesté son intérêt et sa curiosité.
Il m'a demandé ce qu'un tel livre devrait comporter selon
moi et donc m'a demandé un synopsis très détaillé.
Ce que j'ai fait. () En m'expliquant bien les paramètres
de la collection, l'éditeur m'a demandé de rédiger
une trentaine de pages. Plus tard, il m'a confié le travail.
NC :
Tu es présenté par l'éditeur - un non-chrétien
- comme « théologien ». Je savais que tu étais
écrivain, chroniqueur, et responsable des éditions
de la Ligue pour la Lecture de la Bible, mais je ne savais pas
que tu étais théologien ! Où as-tu étudié
?
ED :
L'éditeur a besoin de crédibiliser ses auteurs
pour ses lecteurs. Il ne voulait pas dire que j'étais
pasteur (trop orienté) et de fait, je ne le suis plus
puisque j'ai aujourd'hui un ministère spécialisé.
Je souhaitais qu'il me présente comme « bibliste
» mais ce terme est obscur pour le grand public. Après
des études classiques et littéraires, j'ai étudié
la théologie à l'institut Biblique de Nogent et
je ne prétends pas être un théologien à
la façon de Henri BLOCHER ou Claude BAECHER. Mais pour
l'éditeur, avoir étudié la théologie
faisait de moi un théologien.
NC :
Incontestablement, la Bible est le livre le plus lu. Elle
reste pourtant ardue à saisir pour le néophyte.
Comment as-tu articulé ta présentation dans cet
ouvrage ?
ED :
C'est vrai que la Bible est parfois difficile à saisir.
Mais si on sait raconter les choses, alors tout devient facile
à comprendre. La demande de l'éditeur (qui voulait
un théologien) était de ne pas faire de la théologie,
c'est à dire apporter des interprétations à
des textes et promouvoir une école de pensée, présenter
ce que croient tels ou tels chrétiens de telles ou telles
Églises, je devais juste raconter la Bible. « La
Bible pour les Nuls » est un ouvrage d'introduction à
la Bible. L'objectif est que le lecteur, après avoir lu
ce livre, ne puisse plus ignorer ce qu'elle contient, ni comment
elle a été écrite, le message qu'elle revendique,
ce que ses divers auteurs ont cherché à dire, comment
ce livre a été constitué et conservé
tout au long des siècles. C'est déjà beaucoup
! Je me suis dit alors : « Il faut que ce livre crédibilise
la Bible ».
NC :
Avec les projets d'enseignement du « fait religieux
» dans les écoles, collèges et lycées,
de nombreuses portes vont s'ouvrir pour présenter nos
croyances, à nous évangéliques. Quel public
as-tu ciblé dans cet ouvrage ? Pourrait-il par exemple
être utilisé dans les écoles ?
ED :
Entendez-bien, je n'avais pas mission de la part de l'éditeur
de présenter la croyance de qui que ce soit, en fonction
de la ligne rédactionnelle de la collection « Pour
les Nuls ». Si j'avais fait cela, je n'aurai pas obtenu
la demande de rédaction finale. Par contre, je devais
présenter le contenu de la Bible et les diverses façons
qu'elle a d'apporter et d'aborder un message à un peuple
défini dans un premier temps et à toute l'humanité
dans un second. L'éditeur m'a dit : « Les professeurs
doivent transmettre une information sur ce qu'est la Bible et
pas sur ce que les chrétiens en font. Donc, devenez leur
ouvrage de référence. Afin que lorsqu'ils préparent
leur cours - et parce qu'ils n'iront certainement pas lire la
Bible directement (ils s'y perdraient !) ni chercher dans des
ouvrages confessionnels (ils sont laïcistes) - ils travaillent
avec " La Bible pour les Nuls ". Et leurs élèves
aussi ! »
Après des attaques contre les évangéliques
comme le « Nouvel Observateur » est capable d'en
mener, il faut se méfier de raccourcis qui empêcheraient
d'aller voir directement ce que la Bible dit et non ce qu'ont
dit d'elle certains chrétiens. Et avec des films comme
celui de Mel GIBSON sur Jésus, tous les professeurs voudront
savoir si les juifs sont ou non responsables de la mort de Jésus.
D'ailleurs, la responsable de la communication de la maison d'édition
m'a dit : « Attendez-vous à des questions de la
part des journalistes dès que le film sortira en France
Nous ferons une remise en vente du livre à ce moment ».
C'est dire que le moment est bon, même si nous avons un
peu raté l'Année de la Bible !
NC :
Tu avais reçu de l'éditeur la consigne d'éviter
les questions trop polémiques et le prosélytisme.
Pourtant, la Bible elle-même lorsqu'on la laisse parler,
aborde de front certaines questions qui « bousculent »
les consciences. Je pense par exemple à la divinité
de Christ, sa prééminence sur tous les autres «
dieux »...? () L'éditeur a-t-il opéré
dans ton manuscrit des coupes franches ou as-tu joui d'une grande
liberté ?
ED :
() J'ai pu en effet signaler, par exemple, 10 attributs de
Dieu et de Jésus (toute-puissance, préexistence,
divinité, omniprésence etc.) J'ai juste mentionné
ces attributs en citant, à chaque fois, un texte de la
Bible qui soutenait ce que les chrétiens nomment une doctrine.
Toutes les vérités que nous défendons en
tant que chrétiens, je pouvais les présenter en
les nommant et en citant le texte biblique. Les explications
ne devaient pas devenir de la catéchèse ou un cours
de doctrine. Comme signalé déjà : la Bible
devait s' « auto-justifier ». Je n'ai pas eu de coupes
franches ou sombres de la part de l'éditeur. Je suis resté
« dans les clous », comme il me le demandait.
Mais je présente systématiquement chacun des livres
de la Bible, j'explique l'intention des auteurs, le message principal
et les enjeux, sans oublier une citation plus ou moins longue
du texte pour que le lecteur puisse juger du style, du genre,
des propos, etc. (il y a plus de cent citations bibliques qui,
en tout, doivent représenter un cinquième de l'ensemble
de « La Bible pour les Nuls » - en français
courant pour que la lisibilité soit totale). Dès
lors, aucun lecteur qui aura été au bout des 380
pages ne pourra dire ne pas avoir été confronté
au message de Dieu. Je crois avoir fait ma part ; si l'Esprit
est celui qui convainc, à lui de faire la sienne !
NC :
() En traitant de LA Bible, tu as nécessairement dû
présenter LES bibles disponibles sur le marché.
Lesquelles as-tu retenu plus précisément, ces versions-là
seront-elles distribuées dans les mêmes librairies
que le livre?
ED :
J'apporte une information sur l'histoire de la Bible et sa
transmission. Naturellement, j'ai un chapitre sur les traductions.
Je présente notamment toutes les traductions actuellement
sur le marché depuis un siècle. () C'est d'ailleurs
les versions françaises qui sont actuellement les plus
nombreuses au monde.
() Je me permets, en présentant chaque traduction actuellement
disponible, de préciser l'origine et le public à
qui elle est destinée. J'ai même proposé
un programme de lecture de la Bible en dix points et l'éditeur
était ravi que je donne des consignes aussi pratiques
!
NC :
Quels sont les tirages moyens des ouvrages de cette collection
« Pour les Nuls » et quel tirage envisages-tu? Dans
quel sens pouvons-nous prier suite à la diffusion de cet
ouvrage?
ED :
La première édition de ce livre est de 4 000
exemplaires et la mise en place correspond à 3 800 offices
dans les librairies (y compris les supermarchés et les
« Fnac »). () Mon rêve et ma prière
seraient que le succès de ce livre soit tel que cela soit
remarqué par les médias. Plus on en parlera, plus
de gens le liront. Et Dieu agira.
Le fait de pouvoir présenter au grand public un tel livre
est un miracle. Il ne faut pas que les chrétiens le boudent
ou trouvent que, par exemple, en ne conduisant pas directement
le lecteur à prendre position on n'est pas assez «évangélique».
Oui il faut soutenir un tel projet par l'amitié, la fraternité,
la confiance et la foi. Je crois pouvoir dire que ce livre est
un cadeau pour le grand public. Et c'est aussi un cadeau pour
les chrétiens qui peuvent l'utiliser plus facilement pour
faire connaître la Bible qu'un livre venant d'un éditeur
évangélique dont d'avance, on sait que la mission
est d'évangéliser. Je crois que j'ai été,
pour ce livre, un théologien évangélique
attentif à bien servir le message de la Bible et un bon
journaliste pour le transmettre au plus grand nombre. Si les
lecteurs de ce livre veulent me transmettre leurs remarques,
leurs critiques (si elles demeurent fraternelles et constructives)
voire leurs questions, voici mon adresse e-mail : eric2nimal@aol.com
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