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LE MESSAGE DE L'ÉVÊQUE
POUR LES 50 ANS DE LA CONFÉRENCE CENTRALE
2004 sera une année décisive avec l'élargissement
de l'Europe à 25 nations. Événement historique
s'il en est, qui met d'autant plus en relief le parcours singulier
de notre Église transfrontalière et culturelle,
pionnière dans le genre : cela fait 50 ans déjà
que les communautés évangéliques méthodistes
de 14 nations d'Europe du Centre et du Sud cheminent ensemble
dans le cadre de la Conférence Centrale du Centre et du
Sud de l'Europe (CCCS) sous la houlette d'un évêque,
actuellement Henri BOLLETER. Par ses visites régulières
aux Églises, l'évêque assure la cohésion
et l'unité de l'ensemble. Son message marque le coup d'envoi
de cette année jubilaire 2004.
50 ans de cheminement commun en tant
que Conférence Centrale du Centre et du Sud de l'Europe
Le 14 octobre 1954, la Conférence Centrale
du Centre et du Sud de l'Europe s'est réunie à
Bruxelles pour sa séance constitutive. Le règlement
de la conférence centrale a disposé que : «L'évêque
incarne l'unité de la conférence centrale. »
Lors de son message, Henri BOLLETER a déclaré:
«Pour remplir ce mandat, je parcours l'Église Évangélique
Méthodiste dans 14 nations et je peux voir la grâce
de Dieu à l'oeuvre en tous lieux (Actes 11.22 ss). J'adresse
à tous ma sincère gratitude pour tous les appuis
reçus au cours de l'année écoulée
- ainsi que pour les amitiés transcendant les limites
de mon Église - et mes meilleurs voeux pour une nouvelle
année bénie. J'invite toutes les communautés
de la conférence centrale et tous nos amis à renforcer
et renouveler cette communion transfrontalière :
Nous remercions
pour la solidarité vécue au cours de
ces 50 ans : aux temps de l'oppression et de la détresse,
«l'un a porté la charge de l'autre».
Le fait qu'une solidarité durable a été
et est vécue entre communautés de l'Est et de l'Ouest,
des Balkans et d'Afrique du Nord, nous remplit de joie et de
reconnaissance.
Nous nous réjouissons
des partenariats vivants entre communautés
et de la possibilité de partager nos dons avec les Églises
croissantes mais pauvres. Le soutien mutuel à la mise
en oeuvre du mandat de l'Église (salaires, formation,
infrastructures) d'une part et le fait de donner et de recevoir
sur le plan des impulsions spirituelles d'autre part, a produit
de grandes bénédictions.
Nous relevons le défi
de dépasser nos propres horizons communautaires,
de renouveler l'engagement pris par la conférence centrale
en 1954 et de concevoir sa mise en oeuvre dans le cadre d'une
Europe nouvelle. Il s'agit de gagner une nouvelle génération
à cette solidarité.
Nous prions les uns pour les autres
dans les communautés évangéliques
méthodistes d'Albanie, d'Algérie, d'Autriche, de
Bulgarie, de Croatie, de France, de Hongrie, de Macédoine,
de Pologne, de Serbie-Monténégro, de Slovaquie,
de Suisse, de Tunisie et de République Tchèque.
LA SOUFFRANCE DES ROMS EST UNE TRISTE
RÉALITÉ EN MACÉDOINE
C'est l'hiver en Macédoine et la grande chaleur
de l'été appartient depuis longtemps déjà
au passé. Mais ces gens qui espéraient il y a seulement
quelques mois encore un avenir meilleur à Medjitlija,
près de la frontière grecque, sont toujours confrontés
à de graves problèmes. Aujourd'hui encore leur
souffrance est une triste réalité.
Grâce à l'aide importante venue d'Allemagne, des
opérations de secours ont pu de nouveau être menées.
Ainsi, par exemple, un grand lot de nourriture et d'articles
hygiéniques ont été distribués à
150 familles de Roms de Suto Orizari le 7 novembre 2003. Et quelques
jours auparavant des élèves potentiels ont reçu
des habits, des chaussures et du matériel scolaire. Jusqu'à
maintenant, un des collaborateurs de l'Église Évangélique
Méthodiste (EEM) et du comité rom de Suto Orizari
a établi la liste des personnes ayant touché une
aide: 149 enfants et jeunes ont été enregistrés.
Cette action a pour but de motiver les enfants à fréquenter
l'école et contribuer à leur donner ainsi des perspectives
de vie, un but qui n'est pas qu'une illusion au regard des premières
expériences faites : les enfants qui sont encore partiellement
analphabètes à l'âge de 13 ans et ne vont
pas à l'école avant tout parce qu'ils ne possèdent
ni les habits, ni les chaussures nécessaires, ni le matériel
scolaire, ont montré un intérêt manifestement
plus grand à fréquenter l'école suite à
l'opération humanitaire.
Malgré cela jusqu'à maintenant environ 1500 Roms
ont signé une demande d'asile, comme une nouvelle loi
de Macédoine l'exige d'eux. D'ici la fin décembre
2003 (c.-à-d. à l'heure de rédaction de
l'article), l'État ne leur fournira que le minimum d'argent
pour les besoins vitaux. Ensuite, les Roms seront livrés
à eux-mêmes. Grâce à ce projet scolaire,
les collaborateurs de l'EEM sont parvenus à établir
un contact plus étroit avec les enfants.
Ce faisant, ils ont dû faire le constat amer que la plupart
des enfants étaient très petits pour leur âge.
Les jeunes de 12 ou 13 ans paraissent souvent de la taille d'enfants
de 7 ans. Leur développement physique et psychique est
ralenti de façon inquiétante. A cela il y a plusieurs
raisons : entre autres une alimentation insuffisante et le stress,
auquel sont exposés les enfants qui vivent l'été
au bord de la frontière à Medjitlija.
Beaucoup de ces enfants, mais aussi des adultes, se plaignent
de migraines. Ces derniers temps apparaissent toujours plus de
problèmes respiratoires et de l'asthme. L'assistance médicale
est faible, sinon inexistante. Les gens se sentent seuls, abandonnés.
Un père racontait au pasteur EEM Mihail CEKOV qu'il s'était
rendu chez le médecin avec sa fille gravement malade.
Le médecin examina l'enfant, mais ne lui prescrivit ensuite
aucun médicament. Au père qui lui en demanda la
raison, le médecin aurait seulement répondu : «Tu
es un réfugié. Eh bien si je t'établis une
ordonnance, cela ne te rend pas service de toute façon
puisque tu ne peux pas payer le médicament.»
Et quelques jours auparavant, un représentant de la communauté
internationale qui a chassé les Roms du Kosovo demandait
à l'un des responsables roms pourquoi ils se trouvaient
là en Macédoine...
Les Roms espèrent des temps meilleurs. Jusque-là,
beaucoup d'entre eux auront encore une fois à souffrir
du froid. Ils vivent dans le froid ; ce froid est aussi sensible
dans leurs pièces, parce qu'ils n'ont pas les moyens de
se payer le chauffage. Les collaborateurs EEM en Macédoine
feront à l'avenir pour ces personnes tout ce qui est en
leur pouvoir.
Urs SCHWEIZER,
secrétariat de l'évêque
Ce témoignage (et bien d'autres encore) rend non
seulement compte de la vitalité de nos Églises
soeurs en Europe de l'Est mais aussi de leur besoin urgent d'aide
pour se développer et répondre aux immenses besoins
créés par la détresse ambiante.
Retrouvez sur EEMNI l'intégralité des dépêches
; les informations de l'Église, un support à la
prière d'intercession. Le Seigneur cherche des intercesseurs,
qui montent sur la brèche et plaident la cause des autres...
(http://eemnews.umc-europe.org)
Jean-Philippe WAECHTER
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