Une inégale
        répartition
        Lorsque nous examinons l'Écriture,
        nous nous rendons compte que l'inégale répartition
        des biens matériels ne correspond pas à la volonté
        de Dieu. 
        Ainsi, dans l'Ancien Testament, lorsque le Seigneur confie à
        Israël la terre promise, il en ordonne un juste partage,
        afin que chaque tribu et chaque famille aient son lot de terre
        (Nb 34, Jos 14.1-5). Et si, pour différentes raisons,
        une famille se trouve obligée de vendre sa terre, tous
        les 50 ans la loi sur le jubilé remet les pendules à
        zéro : chacun retrouve la terre léguée par
        le Seigneur (Lv 25).
        Au travers de la loi mosaïque, nous voyons combien Yahvé
        se soucie des plus faibles, dans une société où
        il n'existe ni assurance maladie, ni caisse de retraite! En effet,
        les démunis sont des proies faciles pour les exploiteurs
        qui, de tout temps, n'ont jamais manqué, même en
        Israël. C'est pour cela que la loi mosaïque contient
        bon nombre de clauses relatives au bien-être des pauvres,
        des veuves, des orphelins et des étrangers. Car Yahvé
        est un Dieu juste et compatissant qui demande à son peuple
        d'agir selon sa justice et sa bonté.
        Jubilé
        2000
        Voulant reprendre l'idée
        du jubilé de Lv 25, bon nombre d'associations chrétiennes
        (y compris évangéliques) avaient lancé le
        projet «Jubilé 2000». Ils demandaient que
        les pays les plus riches de la planète annulent les dettes
        contractées par les 41 pays les plus pauvres. 24 millions
        de signatures avaient été collectées, ce
        qui représente un record en la matière! Malheureusement,
        les résultats furent en-dessous de ce qui avait été
        demandé, puisqu'il y a eu résorption d'une partie
        seulement de la dette des 22 pays les plus pauvres. Mais c'est
        tout de même une aide non négligeable qui a été
        apportée à ces quelques nations.
        Les responsables de «Jubilé 2000» étaient
        bien conscients que l'aide aux pays pauvres ne pouvait s'arrêter
        à la simple annulation de leur dette et que celle-ci ne
        réglerait pas les problèmes de fond. Mais, cette
        aide avait au moins l'avantage d'apporter une bouffée
        d'espoir à ces populations vivant dans une économie
        étranglée par une dette insurmontable.
        
        Une très
        large corruption
        Bien sûr, nous savons
        que les gouvernements de certains de ces pays pauvres, ainsi
        que les mouvements d'opposition, achètent des armes au
        lieu d'acheter des semences et qu'à cause de leur soif
        de pouvoir ces responsables entraînent leurs compatriotes
        dans des guerres sans fin. Mais nous ne devons pas oublier la
        responsabilité de nos pays riches qui, par intérêt
        politique et / ou économique vendent des armes, soutiennent
        des dictatures ou aident financièrement des pays, tout
        en sachant que la majeure partie de cet argent passe dans les
        poches des dirigeants et de leur familles. Et que dire des lobbies
        et autres grands groupes industriels qui s'enrichissent au détriment
        des économies locales Le «procès Elf»
        a montré une partie de l'étendue de la corruption
        qui règne dans certains milieux, avec des sommes faramineuses
        qui circulent, changent de main, corrompent, achètent.
        A ce niveau, nos pays occidentaux sont loin d'être des
        modèles de vertu!
        
        Que pouvons-nous
        faire?
        Même si nous ne sommes
        que de simple citoyens, nous ne pouvons nous contenter de rejeter
        la faute sur nos dirigeants politiques et économiques.
        En effet, dans nos sociétés dites de consommation
        où l'abondance matérielle cache une grande indigence
        morale et spirituelle, nous ne devons pas oublier que notre puissance
        économique a été bâtie, en partie,
        sur le dos des économies de ces pays « sous-développés
        ». Nous ne pouvons pas non plus ignorer que beaucoup de
        produits manufacturés que nous achetons sont fabriqués
        par des enfants ou par des ouvriers surexploités.
        C'est pourquoi, ne faisons pas reposer la responsabilité
        sur les autres, mais posons-nous cette question : est-ce que
        j'accepterais de payer plus cher des produits uniquement fabriqués
        par des sociétés qui payent honnêtement leur
        personnel ? Bien sûr, en agissant ainsi et en m'engageant
        en faveur d'un commerce plus équitable, je serai certainement
        amené à posséder moins. Mais ne serait-ce
        pas faire oeuvre de justice, comme le demande le Seigneur?
        
        Inutile?
        C'est vrai qu'en nous engageant
        dans cette direction, nous aurons l'impression de ne pas changer
        grand-chose. Mais d'autres personnes de bonne volonté
        nous attendent sur ce chemin. Et comme l'a écrit le pasteur
        WAGNER: «Ne te laisse pas aller à ne rien faire
        parce que tu ne peux pas tout faire. Accomplis de bon coeur,
        tranquillement, le peu dont tu es capable. Et ne permets pas
        au regret de tant de choses que tu ne peux accomplir de t'enlever
        le courage des actions possibles.» 
        Nous, méthodistes, ne devons pas oublier l'énorme
        influence qu'eurent John WESLEY et ses successeurs sur la société
        anglaise. Jésus ne nous demande pas de renverser le cours
        du monde, il s'en chargera lorsqu'il reviendra Il nous demande
        d'y injecter une logique différente. En tant que «sel
        de la terre» et «lumière du monde»
        (Mt 5.13-16), nous pouvons le faire ! A nous de saisir les enjeux
        de nos choix personnels et de notre mode de vie. N'oublions pas
        que nous évoluons dans une société où
        tout est fait pour attiser notre convoitise. Il n'y a qu'à
        constater l'énorme influence qu'a sur nous la publicité,
        véritable outil de propagande. Elle cherche à nous
        faire croire que le superflu est indispensable et que notre bien-être,
        notre bonheur, notre réussite sociale passent par l'achat
        de tel ou tel produit. De plus, l'ultra individualisme dans lequel
        nous baignons nous pousse à toujours réclamer davantage
        pour nous-mêmes. 
        Ne vivons donc pas sous le règne du «chacun pour
        soi», mais «cherchons premièrement
        le royaume de Dieu et ce qui est juste à ses yeux»
        (Mt 6.33), sans nous laisser décourager par l'immensité
        des besoins à combler.
        «Car, si la pierre disait: " Ce n'est pas une pierre
        qui peut monter un mur " il n'y aurait pas de maison!
        Si la goutte d'eau disait: " Ce n'est pas une goutte qui
        peut faire une rivière " il n'y aurait pas d'océan!
        Si le grain de blé disait: " Ce n'est pas un grain
        de blé qui peut ensemencer un champ " il n'y aurait
        pas de moisson!
        Si l'homme disait: " Ce n'est pas un geste d'amour qui peut
        sauver l'humanité " il n'y aurait jamais d'amitié
        et de paix sur la terre."
        Pascal GAUDIN (Anduze)
        
          
          
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