Nouvelles
internationales
LE MONDE EST MA
PAROISSE
Une prédicatrice laïque
méthodiste, témoin d'une exécution
capitale
Carole MEHL, 59 ans,
prédicatrice laïque au sein de
l'Église Évangélique
Méthodiste (EEM), milite depuis fort longtemps en
faveur de l'abolition de la peine capitale. "Un
chrétien se doit d'assister les gens en
détresse", pense-t-elle; aussi a-t-elle pris
tout naturellement contact avec un certain WISE, un noir
condamné à mort attendant son
exécution dans la prison de sa ville natale de
Kansas-City. Après un échange de
correspondance avec le prisonnier, Carole MEHL l'a
rencontré: "nous étions tous les deux
incroyablement nerveux", déclare Carole MEHL.
La femme blanche a été quasiment le seul
confident du condamné à mort. Sa famille a
cherché à l'éviter. La visiteuse de
prison a partagé les 12 dernières heures de
sa vie et a même assisté à son
exécution, mais malgré cela, le prisonnier
a vécu sa mort dans une totale solitude. Carole
MEHL se rappelle que WISE n'a même pas eu le droit
de s'offrir un petit crucifix en métal, parce
qu'il aurait été tenté soit disant
"de se suicider", expliquent les autorités
pour justifier leur refus. "La justice revendique
manifestement pour elle le privilège de mettre
à mort des condamnés", ajoute la
prédicatrice laïque méthodiste. Celui
qui est pauvre et noir a encore moins de chances d'en
sortir vivant. "En somme, la peine de mort", pense
Carole MEHL, "n'a rien à voir avec la justice,
mais seulement avec la vengeance." En accompagnant
jusqu'au bout ce condamné à mort, Carole
MEHL nous offre l'exemple positif d'un amour bien
compris. Elle nous fait comprendre la
nécessité pour une société
civilisée de rompre avec cette pratique barbare
qu'est la peine capitale et la nécessité
pour des chrétiens se réclamant de
Jésus-Christ de faire primer la miséricorde
sur le jugement: "Que celui qui n'a jamais
péché jette la première
pierre!"
Une Église aux
États-Unis payée entièrement
grâce à la vente d'un cheval
Cette histoire met en valeur les
effets positifs de la générosité,
l'effet boomerang de la bonté : Harold HARRISON
(79 ans) est membre de la "Bethlehem United Methodist
Church". Parti de rien, il est devenu au fil des ans
millionnaire, l'heureux propriétaire de
l'"Harrison Poultry Inc." De tempérament
généreux, cet homme s'est engagé
à prendre en charge les frais de construction du
nouveau bâtiment de la "Bethlehem United
Methodist Church". Cette décision sera la
bonne, il en recevra bientôt la confirmation. Lors
d'une vente aux enchères dans le Kentucky, il
vendra un cheval huit fois plus cher que le prix
fixé initialement - il le vendra pour
l'énorme somme de 3,9 millions de dollars, au prix
même de la construction du bâtiment. La femme
pasteur Rebecca D. JONES en charge de la
communauté bénéficiaire de la
générosité de cet homme d'affaires,
dira: "Nous croyons que le prix du cheval a
été le moyen utilisé par Dieu pour
restituer à Harold HARRISON ce qu'il nous avait
donné avec tant de
générosité." La nouvelle
Église portera le nom de Bethlehem. La morale de
l'histoire, c'est que l'arroseur finit par être
arrosé!
Entre l'acharnement
thérapeutique et l'euthanasie, la voie
médiane : les soins palliatifs
A l'heure où le Comité
d'Éthique ouvre timidement la voie à
l'euthanasie, l'Alliance Évangélique Suisse
la ferme résolument. D'après elle, le
principe de l'euthanasie ne souffre aucune exception.
Depuis quand l'homme aurait-il le droit de disposer de sa
vie ? Depuis quand serait-il libre de décider du
sens et de la valeur de la vie et d'y mettre un terme un
jour ? Ce pouvoir de disposer de la vie revient
exclusivement à Dieu, le Créateur de la
vie. Il n'appartient à aucun homme de se prononcer
en dernier ressort sur sa propre vie et encore moins sur
celle d'autrui et d'y mettre un terme. Pas question pour
l'AES de dépénaliser la mort sur
ordonnance. Dans le cas très rare où la vie
devient très pénible, quasiment
insupportable à un patient et sa fin
inéluctable, quelle attitude adopter?
Précipiter la mort du mourant par compassion ou
par défi? L'accompagnateur qui prend cette
décision s'avance seul devant Dieu en âme et
conscience et s'expose aux foudres de la justice. L'AES
s'oppose néanmoins à tout acharnement
thérapeutique: prolonger artificiellement la vie
de mourants n'a pas de sens. "Une fois que le
processus de la mort a commencé, on doit renoncer
aux mesures permettant de prolonger la vie", est-il
écrit dans ce document. On peut regretter que dans
les limites de ce document les soins palliatifs ne soient
pas mentionnés comme une alternative
crédible à ces deux voies extrêmes
que sont l'euthanasie ou l'acharnement
thérapeutique. Les soins palliatifs ont pour effet
de soulager les patients de leurs douleurs tout en les
maintenant le plus longtemps possible
conscients.
Jean-Philippe
WAECHTER
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