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AVRIL 2001

Au-delà de nos frontières

AU CAMBODGE : les multiples visages de l'Église ...

Au cours de la mission d'enseignement et de visites du 5 au 22 février 2001 (avec Kean UNG et Patrick STREIFF) trois visages d'une jeune Église m'ont particulièrement impressionnés :

Vendredi soir:
Après deux semaines d'enseignement intensif regroupant 150 responsables et collaborateurs(trices) d'Églises Méthodistes, c'est le culte de clôture, avec sainte cène.
Quelle joie et quelle ferveur s'expriment pendant le temps de louange, au moyen des merveilleux chants cambodgiens, de composition souvent très récente!
Avant de repartir dans leurs villages et de retrouver toutes les difficultés d'une minorité noyée dans la masse bouddhiste, le moment de la sainte cène est vécu de façon particulièrement intense : nombreux sont ceux et celles qui pleurent en se remémorant les souffrances et la mort de Jésus pour le pardon de nos fautes.
Pleurs de joie aussi devant l'offre de ce pardon et de cette communion accordés sans réserve par le Christ ressuscité, qui envoie et qui promet sa présence quotidienne "jusqu'à la fin du monde " .

Dimanche matin :
60 km de route normale suivis de 30 km de piste assez pénible et nous voici au village d'Okorky où nous sommes invités au culte. Où est l'Église ? Inutile de chercher un bâtiment spécial, il n'y en a pas. La réunion a lieu à l'ombre d'un arbre, dans la cour d'une des maisons sur pilotis de ce village. Tout le monde s'assied par terre, en tailleur, sur des nattes : une cinquantaine de femmes, d'hommes, d'enfants et de vieillards groupés en cercle. Au centre du cercle : 3 Bibles et 2 cantiques, le seul " matériel " appartenant à l'Église. Cela n'empêche pas l'assemblée de chanter de tout coeur.
Un groupe d'enfants et un groupe de jeunes présentent avec joie des chants avec les gestes que leur ont enseignés des moniteurs venus d'une Église voisine. Deux jeunes filles chantent de façon touchante un chant composé par leur maman, qui raconte comment Dieu l'avait sauvée au temps des Khmers Rouges et comment elle avait accepté de suivre Jésus-Christ.
Toute l'assemblée écoute le message avec grande attention, même lorsqu'une vache trop curieuse entre dans la cour et s'approche du cercle! Elle est conduite vers la sortie avec douceur.
Il s'agit vraiment d'un culte "ouvert" : des passants s'arrêtent, écoutent à la clôture, d'autres rentrent et restent debout ou viennent s'asseoir ...
Merci Seigneur pour ces moments de communion fraternelle vécus dans la plus grande simplicité dans l' " Église " d'Okorky !

Dimanche après-midi :
Nous participons au culte de l'Église Méthodiste de Takhmao, dans la grande banlieue de la capitale Phnom-Penh. Il s'agit d'une communauté qui a déjà plusieurs années d'ancienneté et qui se réunit dans un bâtiment d'Église en bois : une construction simple et belle dans le style des maisons du voisinage. Comme la plupart de ces maisons, elle est sur pilotis, mais - particularité intéressante - sous et autour de l'Église un étang de pisciculture a été aménagé. La vente des poissons apporte ainsi quelques ressources à l'Église.
Le culte est bien structuré, une quarantaine d'adultes et beaucoup d'enfants et de jeunes y participent. Une chorale d'enfants en uniformes confectionnés par le pasteur, Mme HUY LEANG HENG, entraîne l'assemblée dans la louange.
Au moment de l'offrande, les fidèles s'avancent en chantant pour déposer leur don sur l'autel.
Après le culte, les hommes d'une part et les femmes d'autre part, se réunissent en cercles pour discuter du message qu'ils viennent d'entendre, cela se fait ici tous les dimanches.
Mme H. L. H. fait aussi une collecte spéciale pour une famille avec 5 enfants dont la maison s'est effondrée par suite des inondations.
La paroisse compte une école du dimanche, un groupe de jeunes et un groupe de femmes avec enseignement de couture.
Mme H. L. H. s'occupe aussi de plusieurs orphelins.
Nous partons avec l'impression d'avoir vu une Église arrivée à une certaine maturité, qui a une vie communautaire et qui mérite pleinement le nom d'Église.

Lundi après-midi :
Le pasteur TAVEE (de l'Association " Atitan ") qui dirige ce projet avec le soutien du pasteur Kean UNG, nous emmène dans une banlieue marécageuse de Phnom-Penh. Plusieurs familles (souvent des veuves ou des femmes atteintes du sida, avec des enfants) y vivent dans des maisons pauvres, sur pilotis. Une communauté chrétienne y a été créée il y a 2 ans par le pasteur TAVEE.
Nous rencontrons les gens de cette communauté en train de travailler avec ardeur, femmes, enfants et hommes à la finition de leur Église, sous la direction d'un maçon : un bâtiment en parpaings de ciment avec un bon toit en tôle ondulée, simple mais solide et bien conçu. Grâce au travail volontaire des membres de la communauté, le prix de cette construction ne dépassera pas 2 000 US $. Les gens travaillent avec joie : on sent que ce sera vraiment " leur " Église.
Le responsable de la communauté nous montre aussi les champs de légumes, l'élevage de canards et de porcs (lancés avec l'aide d' " Atitan ") et qui permettent déjà aux membres d'avoir des revenus en vendant les fruits de leur travail. Un étang de pisciculture sera encore ajouté.
Un soutien financier de l'extérieur sera accordé pendant 5 ans, après quoi la communauté devrait fonctionner de façon indépendante et trouver la rémunération de son responsable.
C'est un bel exemple de solidarité fraternelle et d'engagement de tous, prenant en compte les besoins d'aide spirituelle et matérielle d'une Église naissante parmi les plus pauvres des habitants du pays.

Daniel HUSSER


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