JUIN
2004
ASSEMBLÉEE
GÉNÉRALE DE L'UEEM
3-7/42004
à Montmeyran, Drôme
Compte-rendu
Samedi 3 avril 2004 à 13h00 : sous les « Chênes
de Mamré », au centre de vacances de Jeunesse
pour Christ, il règne une certaine effervescence. La délégation
alsacienne de l'UEEM arrive en car en même temps que les
autres délégués du Sud-Ouest (UEEM), du
Sud-Est et de Paris (EMF).
L'Assemblée Générale réglementaire
de l'UEEM peut débuter sous la direction de son président
le pasteur Bernard LEHMANN et en présence de l'évêque
Henri BOLLETER et du surintendant Daniel NUSSBAUMER. Une centaine
de personnes sont présentes.
Surmonter les peurs légitimes
par la prière
La fusion probable des deux Églises méthodistes
en 2005 - selon le calendrier prévu - peut susciter des
peurs légitimes. D'entrée de jeu, René GERBER
invitera à faire confiance au Christ, dans sa méditation
inspirée de la tempête apaisée (Marc 4.31-35).
C'est le seul moyen d'éviter à l'Église
tout naufrage. Seule la confiance au Christ dûment exprimée
dans la prière individuelle et communautaire permet de
surmonter les peurs, les angoisses et les blocages qui se présentent
et de prendre les bonnes décisions pour le bien de tous.
Rapport moral du président de
l'UEEM
Après cette entrée en matière fort suggestive,
Bernard LEHMANN présente son rapport moral ; il le place
sous l'angle du projet de paix et de prospérité
que Dieu a en vue pour nos Églises actuellement en pleine
mutation à la veille de l'historique fusion éventuelle.
Nos Églises ont besoin de vivre pleinement ce projet de
Dieu : « Si la France s'interdit des signes religieux
" ostensibles ", que le peuple méthodiste y
apporte des graines unificatrices et pacificatrices bien visibles
et lisibles. »
Vivre le pardon rassembleur
Ce qui implique l'exercice du « pardon
rassembleur, ciment et preuve de notre volonté commune
de construire dans la volonté de Dieu » . De
telles occasions n'ont pas manqué au cours de l'année
écoulée, nous rappelle le président ; maintes
fois, il a été possible de vivre la communion fraternelle
ou ce qu'il appelle le « pardon rassembleur »
tant entre Églises locales qu'au niveau régional.
Bernard LEHMANN évoque ensuite les mouvements pastoraux
survenus dans l'Église au cours de l'année écoulée,
les travaux entrepris par plusieurs Églises locales pour
améliorer l'accueil des familles pastorales. Il fait ensuite
le point sur les divers partenariats où l'Union est impliquée
(Fédération Évangélique de France,
Association des Églises de Professants,
Fédération Protestante de France, Faculté
Libre de Théologie Évangélique, Conseil
National des Évangéliques en France, consultation
pour l'évangélisation).
Les engagements et les interventions du président ont
été multiples : être président n'est
manifestement pas de tout repos ; l'AG rendra hommage à
son dévouement.
Les chantiers du Comité Directeur
Commun
Bernard LEHMANN expliquera enfin les chantiers qui
ont occupé le Comité Directeur Commun (CDC) ces
derniers temps, à savoir la réforme et l'ajustement
de la grille des salaires, la mise aux normes de la taxe d'habitation
et des avantages en nature dans les salaires pastoraux. L'inadéquation
entre la charge salariale et le produit des Églises (l'équivalent
d'un salaire et demi fait défaut dans le budget 2003)
donne aussi à réfléchir, affirme le président.
Les Églises sont invitées à réfléchir
aux solutions à mettre en uvre pour pallier ces difficultés
récurrentes : faut-il procéder à des restructurations
ou encourager les pasteurs à accepter d'être rémunérés
à temps partiel ?
Solidarité tous azimuts
Quoi qu'il advienne, il importe de ne pas sacrifier
le principe de solidarité, la solidarité entre
les Églises, mais aussi la solidarité avec les
uvres qui cherchent tant bien que mal l'équilibre des
comptes dans la réalisation de leur mission spécifique
(Landersen, Librairies Certitude, Congrégation des Diaconesses
de Béthesda à Strasbourg, etc.) Bref, l'heure n'est
pas au relâchement mais à la persévérance,
conclut le président.
Progression vers la maturité
Le pasteur Grégoire CHAHINIAN, président
de l'EMF, présente à son tour son rapport ; il
rend compte du travail accompli par les délégués
EMF au sein du CDC mais aussi au sein du Collège Synodal
qui a siégé à plusieurs reprises. L'ensemble
de l'Église regrette la scission de l'Église de
Narbonne et le départ de son pasteur Steven LLOYD.
Grégoire CHAHINIAN décèle des signes qui
ne trompent pas, la preuve d'une évolution certaine: l'évêque,
le cabinet et la Conférence Annuelle encouragent unanimement
la partie francophone à devenir plus adulte. Un district
francophone se forme avec un surintendant à sa tête,
une Commission pour le Ministère Pastoral spécifique
au district francophone se met en place, le Centre Méthodiste
de Formation Théologique se restructure, repense ses missions
et cherche à intégrer tous les acteurs du district
francophone dans sa mission de formation du corps pastoral et
des laïques. Les suisses romands et les chrétiens
algériens font partie de cet ensemble francophone, où
chaque Église est encouragée à esquisser
un projet de vie. Ce sont là des signaux forts selon Grégoire
CHAHINIAN, qui « nous sont donnés pour nous inciter
à nous prendre en charge »... Tout nous incite
en effet à redéfinir notre identité : que
voulons-nous devenir ? Quelle est notre identité méthodiste
francophone ?
Dialogue franc et direct avec l'évêque
Tout en posant ces questions clés, Grégoire
CHAHINIAN propose à l'assemblée des délégués
de nouer un dialogue franc et honnête avec l'évêque
sur la question du devenir du district francophone, à
l'approche de la probable fusion entre l'UEEM et l'EMF et de
son autonomie croissante.
Nous apprenons ainsi que le règlement de l'EEM demande
un minimum de 30 pasteurs ordonnés pour former une Conférence
Annuelle (CA) provisoire, un peu moins pour former une mission
indépendante. En attendant d'atteindre ce pallier, le
district francophone évolue dans le cadre de la CA Suisse/France,
qui déploie d'ores et déjà d'immenses efforts
dans le sens du bilinguisme de façon à faciliter
l'intégration des francophones dans la CA et d'éviter
tout risque de minimiser la partie francophone par rapport à
celle des germanophones.
La formation : plus que jamais de rigueur
avec le CMFT
Daniel HUSSER, président du CMFT (Centre Méthodiste
de Formation Théologique), indique à l'assemblée
les nouveautés introduites dans le fonctionnement de cette
instance de formation de notre Église. Ses domaines de
compétence sont augmentés (suivi des études,
formation continue des pasteurs, pastorales, édition électronique
et imprimée, réflexion théologique, etc.),
son recrutement diversifié et le nombre de ses collaborateurs
tous bénévoles est en hausse. Un responsable est
nommé pour chaque département. Deux membres du
CDC sont désignés pour y siéger; la Commission
pour le Ministère Pastoral (CMP) y délègue
deux de ses membres ; le surintendant est d'office intégré
à son conseil d'administration. Le CMFT est une machine
souple et flexible qui se veut au service du développement
de l'Église.
La Commission pour le Ministère
Pastoral au travail
Le surintendant Daniel NUSSBAUMER évoque les
travaux de la CMP au sujet de la future desserte des Églises
de Valleraugue, Colmar et Gennevilliers. Au même titre
que le CDC, elle n'est pas étrangère à la
refonte des statuts du CMFT, qui seront soumis au vote de la
CA 2004 à Thoune.
Adoption du budget 2003
Tandis que l'EMF tient une session séparée,
les délégués de l'UEEM se retrouvent pour
éplucher leurs comptes. Le trésorier Christian
WALDMEYER présente les comptes de l'exercice 2003 à
l'AG, qui les approuve. Cette année encore, il a fallu
puiser dans les réserves pour financer les postes salariaux,
relève le trésorier. Il y voit une incitation à
rappeler dans nos Églises l'importance de l'offrande,
partant du principe que ce que l'on donne à l'Église
permet aux pasteurs de vivre. Lui aussi aborde les difficultés
actuelles de financer la totalité des salaires pastoraux
et pose la question : doit-on en venir au temps partagé,
au temps partiel ? Le temps partiel constitue à ses yeux
une des réponses au problème, la réduction
de l'équipe pastorale en constituerait une autre. La crise
actuelle se prête certainement à une remise en question
plus générale : peut-être faut-il reconsidérer
tout à nouveau notre mission, notre vie d'enfant de Dieu,
peut-être faut-il revoir notre degré d'engagement
et de foi, notre part de créativité. A nous de
remettre au Seigneur le peu que nous avons et que nous sommes,
à lui de le multiplier comme promis ! Ainsi termine-t-il
son rapport.
L'heure des élections
Puis vient l'heure des élections partielles
au CDC. Arrivé au terme de son mandat, le pasteur René
LAMEY ne se représente pas. Quant au pasteur Jean-Philippe
WAECHTER, il se représente ; le pasteur Étienne
RUDOLPH se présente aussi ainsi que Gérard ZAEGEL,
le seul délégué laïc. Les trois seront
élus. Il appartient à présent au CDC de
coopter d'autres laïcs ultérieurement appelés
à siéger en son sein.
Zoom sur un projet prometteur, ainsi
que sur quelques uvres et sur la mission Connexio
La matinée de dimanche est consacrée
à la présentation de l'uvre pour filles mères
isolées, projet d'un centre d'accueil initié par
Pascal MAURIN dans le Gard. Le pasteur Daniel OSSWALD informe
des efforts de redressement de l'uvre d'évangélisation
des librairies Certitude. La librairie d'Anduze plaide pour sa
survie. Avis entendu, semble-t-il. Daniel HUSSER, délégué
français au département missionnaire Connexio,
en présente les grandes lignes : « Connexio »,
c'est l'exécution de notre mandat missionnaire et la mise
en réseau de l'Église au près comme au loin
sur le plan de la proclamation et de la solidarité. Une
présentation claire et limpide qui a plu à tous
les délégués présents.
Culte et sainte cène en guise
de conclusion... provisoire
L'AG s'achève par un culte avec célébration
de la sainte cène présidé par le pasteur
Jean-Ruben OTGE, avec la prédication de l'évêque
Henri BOLLETER toute axée sur les perspectives de développement
durable que nous brosse dans sa parole le Seigneur : à
la fois levier pour notre engagement présent et ferment
d'espérance. Laissons le Seigneur nous munir de «
lunettes à triple foyer » pour discerner dans
les temps qui viennent le projet d'amour du Seigneur pour nos
contrées.
La connexio méthodiste plus d'actualité
que jamais
Au-delà des rencontres qui se sont suivies
sans répit, nous n'oublierons pas le temps des pauses,
ni les appartés autour d'un verre ou d'une tasse entre
délégués, où se sont consolidés
les amitiés, les liens et le sens de la « connexio
» entre le sud et le nord, l'est et le sud-ouest méthodistes.
Dieu soit loué !
La future revue commune