DÉCEMBRE
2003
NOUVELLES
INTERNATIONALES
LE MONDE EST
MA PAROISSE
L'étude biblique, facteur
de transformation de l'Église
L'Église Évangélique Méthodiste
(EEM) d'Asbury
L'Église, en tant qu'organisme vivant,
est tout sauf statique: en mouvement permanent, elle se transforme
entre autres grâce à cette pratique chrétienne
fondamentale qu'est l'étude de la Bible, telle est l'expérience
faite par un pasteur américain dans son Église
passée de 40 à 300 membres en l'espace de 15 ans.
Au fil des années, l'Église Évangélique
Méthodiste (EEM) d'Asbury à Pennsauken (New Jersey)
est même devenue un centre de documentation fort apprécié
des autres Églises.
«L'étude de la Bible est importante pour Asbury
et devrait l'être dans chacune de nos Églises parce
que c'est de cette manière que Dieu nous rencontre tous
les jours et que ses projets nous sont communiqués»,
déclare BLACKWELL. «L'étude de la Bible
est un des principaux outils utilisés par l'Esprit Saint
pour transformer nos vies et façonner notre caractère
de chrétien», ajoute-t-il.
Autre intérêt de cette expérience: l'engagement
des laïcs dans la mise en place et le suivi de ces études
bibliques. Ils sont laïcs et mènent les études
bibliques dans l'Église. Enfin, ces classes quotidiennes
couvrent une gamme impressionnante de sujets. «Autant
de sujets que de gens», dit-il. On assiste aux études
bibliques parce qu'on y traite mille et un sujets différents
- toujours adaptés aux gens. «Nous avons une
variété d'études bibliques plusieurs fois
durant la semaine à des heures et à des moments
qui conviennent aux gens.» Peut-être qu'il faut
chercher dans ce souci de faire correspondre l'offre à
la demande le succès de ce programme d'études bibliques
à la carte. Et si nous songions à notre tour à
la mise en place dans nos communautés respectives de programmes
analogues en phase avec l'attente véritable des uns et
des autres? D'heureuses surprises s'en suivraient, ne le croyez-vous
pas?!
Il y a quinze ans
Quand BLACKWELL est allé à Asbury il
y a 15 ans, l'Église n'avait défini aucun programme
et ne disposait d'aucun moyen. «Mais par la grâce
de Dieu et grâce à l'Esprit de Dieu ... nous avons
organisé une étude biblique et avons alors commencé
à grandir», dit-il. L'Église a commencé
des études le week-end et mis en place avec ses membres
un programme de formation biblique sur quatre jours.
«Ces croyants ont revu radicalement à la hausse
leur engagement dans l'Église au fur et à mesure
de leur croissance dans la foi. Nous avons vu des vies transformées
grâce à la fréquentation quotidienne des
Écritures Saintes», dit-il.
«L'étude systématique et la fréquentation
quotidienne de l'Écriture Sainte sont extrêmement
importantes, essentielles, primordiales et nécessaires
pour le développement de la foi, la formation spirituelle
et pour nous permettre de devenir les personnes que Dieu nous
appelle à être», note-t-il.
Sept principes
Sept principes de vie spirituelle guident l'Église
d'Asbury et charpentent son enseignement: le recueillement personnel,
la marche avec Dieu dans la vie de tous les jours, la prière,
le témoignage, l'accompagnement des autres, la communion
fraternelle constructive et le fait d'apprendre aux autres à
faire des disciples pour le Christ. Sur ces sept principes, aucun
n'est plus important qu'un autre, déclare BLACKWELL. «Ils
s'entrelacent tous et sont reliés les uns aux autres,
mais le plus fondamental d'entre eux est sans conteste le recueillement
personnel quotidien». Et si nous en prenions de la
graine?
Côte d'Ivoire : l'Église
Méthodiste se rallie à l'EEM mondiale en grande
pompe
Naissance de l'EEM en Côte d'Ivoire
L'Église Méthodiste Protestante
de Côte d'Ivoire est devenue partie intégrante de
l'Église Évangélique Méthodiste (EEM).
Elle prend le statut de mission au sein de l'EEM.
Connue à présent sous le nom d'EEM en Côte
d'Ivoire, cette Église d'Afrique occidentale forte de
1,4 millions de membres et née du travail de l'Église
Méthodiste britannique a célébré
l'événement début octobre au stade Félix
HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan en présence de plus de
20 000 personnes. Lors d'un culte spécial, les 86 pasteurs
actifs en son sein, anciens et évangélistes, furent
reconnus dans leurs ministères respectifs. La louange
prit la couleur et le rythme de l'Afrique.
Dotés d'un nouveau statut, celui d'Église missionnaire,
les méthodistes de Côte d'Ivoire pourront demander
plus tard le statut de conférence provisoire. L'Église
centenaire dispose d'écoles, d'un hôpital, d'un
orphelinat et de ministères spécialisés
auprès des femmes et des jeunes, ont souligné les
responsables du conseil. ...
Le président de la République
de Côte d'Ivoire
Le président de l'État ivoirien, Laurent
GBAGBO, a honoré de sa présence ces festivités
et dans son allocution a pris le ton d'un prédicateur
en appelant les fidèles à la prière. Il
a dit : «Nous savons aujourd'hui que la prière
a des effets. Dieu n'abandonne pas ses enfants ; le Seigneur
exauce les prières de ceux qui les lui adressent Alors,
chers amis, chers frères et soeurs n'abandonnez jamais
la prière. La prière est la seule chose qui nous
rapproche de Dieu afin qu'il nous écoute. Sans Dieu, il
est impossible de réussir dans ce que nous entreprenons».
Il a aussi affirmé que la prière a agi et Dieu
a fait grandir le pays de Côte d'Ivoire pour qu'il soit
stable, malgré la phase difficile qu'il traverse. Pour
lui, il faut que l'Église se fortifie et base son cheminement
spirituel sur la parole de Dieu que l'on doit mettre en pratique
quotidiennement. Un conseil de bon aloi.
Le président de l'EEM de Côte
d'Ivoire
Quant au président de l'EEM de Côte d'Ivoire,
le pasteur Benjamin BONI, il précise auprès du
journal «Fraternité Matin» les répercussions
de cette intégration historique sur son Église:
«Notre ouverture sur le monde méthodiste répond
au souci que nous avons depuis 1985 lors de la conférence
inaugurale ; celui de nous ouvrir. Nous avons maintenu ce souci
et il y a deux ans que cela s'est concrétisé. Nous
voulons nous ouvrir pour partager. Preuve en est notre vision
missionnaire et l'accent qui est mis de façon particulière
sur l'évangélisation, sur la formation des pasteurs,
mais aussi des laïcs.
L'accent est aussi mis sur l'action sociale. Ces actions se retrouvent
dans la vision de l'EEM. Donc, en intégrant cette Église,
notre souci est de concrétiser ces préoccupations
que nous avons, de porter ces soucis avec les autres lorsque
nous pourrons faire le partage au plan spirituel, culturel, matériel,
etc. Lorsque nous étions à Dakar, des frères
et soeurs d'autres régions disaient que l'Église
Méthodiste de Côte d'Ivoire va beaucoup apporter
à l'EEM au point de vue musical, vu notre grande expérience
en la matière Nous avons vraiment le souci d'apporter
beaucoup en matière sociale. Avant même la guerre,
nous parlions de cela et la guerre est venue nous éprouver
durement. Il y a tellement de frères et soeurs de ce pays
qui sont confrontés aux dures réalités économiques
que l'Église ne saurait rester indifférente. Nous
menons beaucoup d'actions à l'hôpital protestant,
à la pouponnière de Dabou, dans des écoles,
nous prenons en charge des cas sociaux, etc. Mais nous voulons
aller encore plus loin. Comme le dit Jésus, nous voulons
avancer en pleine eau. Nous avons le secret espoir qu'à
la faveur de cette ouverture, nous pourrons poser davantage d'actes
sociaux en faveur des hommes. L'Église, à l'instar
de son maître, doit joindre l'acte à la parole».
Une démarche désintéressée
Pour l'EEM de Côte d'Ivoire, l'intégration
à l'EEM mondiale n'est pas intéressée; bien
qu'elle doive faire face à diverses détresses,
ne fut-ce qu'en raison de la guerre qui ravage le pays et provoque
son lot de déplacés, elle ne songe pas à
faire l'aumône auprès de ses nouveaux alliés:
«Nous n'allons pas nous croiser les bras pour dire que
l'extérieur nous viendra en aide J'attends des méthodistes
que nous fassions plus d'efforts sur nous-mêmes, tant les
projets que nous avons sont nombreux et vitaux pour le peuple
ivoirien, c'est cela qui est important. Même si nous devons
recevoir de l'aide, il faut d'abord compter sur nous-mêmes.
Nous sommes autonomes».
Sur le chapitre de la guerre qui fait plonger le pays dans le
chaos et planer des menaces terribles, le pasteur BONI donne
sa version des faits et lance, lui aussi, un appel vibrant à
la prière en ces termes: «La Côte d'ivoire
est fatiguée, le peuple est fatigué, le peuple
aspire à la paix. C'est aussi le lieu d'exhorter les chrétiens
que nous sommes à garder les genoux à terre. Nous
avons affaire non pas aux humains que nous voyons: nos frères
et soeurs, du Nord, du Sud et du Centre. Nous avons affaire à
Satan. Cette guerre est avant tout une guerre spirituelle. C'est
dommage qu'au moment où nous parlons de ces choses, des
frères et soeurs militent encore dans les sectes, les
ordres mystiques, donc pactisent avec Satan retournons franchement
à Dieu, mettons-nous à genoux. C'est le Seigneur
qui fait des merveilles. Notre pays, Dieu l'a sous son ombre
et ce n'est pas par la force des chevaux du roi que le roi est
libéré».
Voici une Église engagée en première ligne
sur le front de la guerre spirituelle, autant prête à
donner qu'à recevoir et entrée tout naturellement
dans une logique de connexion et d'interdépendance. Nous
y sommes aussi engagés en France. Puissions-nous développer
à l'avenir avec cette Église francophone des relations
suivies et enrichissantes! Qui de nous ne le souhaite?
Jean-Philippe WAECHTER
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